La galerie du Chemin va clore son cycle d’expositions dans la Sarthe. Avant un ultime « vide-atelier » d’Annie PELZAK, nous avons souhaité accueillir une présentation collective de 25 artistes modernes et contemporains (peintures, dessins, collages-assemblages, estampes et photographies) réunis pour un « Eloge de l’arbre ».
Le choix de ce thème doit beaucoup à trois choses. D’abord, au souvenir ancien d’une exposition à la fondation Beyeler (Bâle), La magie des arbres. Dans son avant-propos, le galeriste, collectionneur d’art et mécène suisse soulignait que « les artistes se sont souvent identifiés aux arbres, leurs ont attribué dans leurs représentations un caractère tout-à-fait particulier en exprimant leur personnalité ».
Ernst Beyeler ajoutait, en 1998, ces mots qui résonnent toujours avec force et que nous faisons nôtres aujourd’hui : « l’exposition doit néanmoins aussi nous amener à réfléchir à ce que les arbres nous donnent, à la protection qu’ils nous offrent et donc à celle que nous nous devons de leur fournir, non seulement dans les pays lointains, mais aussi ici, chez nous ».
Ce choix doit, ensuite, au livre-poème de l’écrivain François Solesmes, Eloge de l’arbre, sans doute la tentative la plus ambitieuse jamais conduite dans notre langue pour pénétrer l’organisation de ce grand Être, en épouser le déploiement, en capter la riche mémoire.
« Poétiser l’arbre, écrivait-il, ce n’est pas seulement lui demander une leçon de maintien face au Temps, mais aussi d’élucider le mouvement même de la création : à quelles exigences l’œuvre doit-elle se soumettre pour acquérir la stature, la dignité de l’arbre ? ».
Ce choix est enfin, avant que le temps soit venu pour nous de rejoindre l’océan et ses rivages finistériens, une manière de rendre hommage à la vallée de la Sarthe et au pays sarthois qui ont été le berceau de la galerie du Chemin face à l’abbaye de Solesmes : à son terroir unique, à sa nature verdoyante en bord de rivière et à la magnificence de ses paysages sylvestres.