Né à Paris, il vit et travaille à Malakoff.
Premières expositions parisiennes à la galerie Katia Granoff (1970), à la galerie de France (1986) et à la galerie Barbier-Beltz (1987-1991).
Expositions régulières à la galerie Oniris (Rennes) depuis 1987 et à la galerie Akié Arichi (Paris) depuis 2014.
Expositions institutionnelles : Chapelle Saint-Julien / Musée de Laval (1998), Centre d’Art Passerelle à Brest (1999), Centre d’art contemporain / Carré Saint-Vincent d’Orléans (2000), Chapelle Saint-Jacques de Vendôme (2004), Centre d’Art de l’Echelle à Charleville-Mézières (2006), Centre d’Art de Royan (2012), Centre d’Art Matmut à Varengeville (2014), etc.
Né à Katovice en Silésie, il devient typographe sur les conseils du caricaturiste George Grosz tout créant dès 1934, sous l’influence d’Oskar Kokoschka et en réaction à l’idéal nazi du corps parfait, son œuvre la plus connue, La Poupée. Il s’installe à Paris en 1938 et fréquente les Surréalistes.
Il devient, avec André Masson, à partir de 1946 l’un des principaux illustrateurs de l’écrivain Georges Bataille.
« Bellmer nous révèle le processus par lequel le désir se fait inlassable inventeur de formes pour renaître des anagrammes d’un corps qu’il ne cesse de décomposer et de recomposer. » (Annie Le Brun)
Sa démarche créatrice où l’art, le fantasme, le fétichisme, la perversion et la folie sont étroitement intriqués a suscité l’intérêt de nombreux psychanalystes.
Elle a exposé pour la première fois en 1979 à la galerie Paul Ambroise (Paris).
Elle a ensuite passé plusieurs années aux USA où elle a pratiqué la technique de la laque et exposé en 1980 à l’International Student Center of UCLA, puis à la galerie René Laporte à Westwood, Los Angeles, en 1981. Revenue en France, elle vit et travaille à Paris.
Ses œuvres gestuelles mais délicates, entre peinture et dessin, pour l’essentiel sur papier, ont été montrées lors d’expositions personnelles à Toulouse (Galerie Sollertis, Centre Croix-Baragnon), à Paris (Salle Pleyel, Musée Adzak, Galerie Mireille Batut d’Haussy), à Fort-de-France (Bibliothèque Schoëlcher) et au Royaume-Uni (Quest Gallery, Bath). En 2015, une exposition à la galerie Montparnasse (Paris) a présenté sa « Série sur papier Xuan » effectuée après un voyage en Chine.
Né en Italie, formé aux Beaux Arts de Genève, où il a reçu l’enseignement du futuriste Gino Severini, il quitte la Suisse après plusieurs expositions pour s’installer en 1957 à Paris, dans le quartier Montparnasse.
Il pratique depuis lors avec les « Singuliers de l’art » une peinture chargée de signes qui refuse d’opposer abstraction et figuration et varie les matériaux (sable, écorce, charbon) tout en pratiquant des technique anciennes (peinture sur bois ou à l’œuf).
Sa dernière exposition personnelle, « Empreintes », a eu lieu à Paris (Galerie de l’Entrepôt, 2014) ; il a aussi participé à de nombreuses manifestations françaises et internationales.
Né à Beceni en Roumanie. Premiers dessins vers 1933-34, influencés par l’expressionnisme social (Grosz, Pascin) ; il commence à exposer. Passage éphémère aux Beaux-Arts de Bucarest. 1946 : 1ère exposition personnelle à la galerie Hasefer, après laquelle il sera interdit durant quinze ans. Puis, il peut à nouveau participer à des manifestations à l’étranger (Pavillon roumain à la Biennale internationale de Sao-Paulo, 1967) et même à Bucarest. Il choisit pourtant l’exil politique à Paris en 1969. Son style évolue alors radicalement à la découverte de Joan Mitchell, De Kooning, Cy Twombly, Wols…
En 1978, 1ère exposition française à la galerie Chevallier, puis aux galeries Ralph, Barbier et Margaron. 1984 : Chevalier des Arts et des Lettres. 1996 : à l’âge de 82 ans, il reçoit des lecteurs du magazine Beaux Arts le Prix Talents de la jeune peinture… D’une extraordinaire vivacité critique et d’une envôutante liberté, sa démarche artistique, comme l’écrivait en 1995 la galerie Jacques Barbier, « tachiste, informelle, se laisse difficilement enfermer dans des catégories trop rigides. Ludique et aristocrate, cette œuvre est celle d’un anarchiste de la Peinture ».
Collections publiques : Musée national de Bucarest, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Fonds national d’art contemporain. Rétrospective : « Le toujours jeune nonagénaire Aurel Cojan », Salles d’expositions du ministère de la Culture, Bucarest, 2004.
Neuropsychiatre des hôpitaux, psychanalyste et psychothérapeute, elle est, entre autres, l’auteur de contributions psychanalytiques consacrées aux peintres symbolistes ou surréalistes Odilon Redon, Paul Delvaux, Hans Bellmer et Pierre Molinier, comme au poète Gérard de Nerval (Revue Française de Psychanalyse ou éditions L’Harmattan).
Amatrice d’art et collectionneuse d’art moderne, Janine Cophignon a entretenu des liens d’amitié étroite et fidèle avec plusieurs artistes contemporains dont les œuvres sont aujourd’hui présentes à la Galerie du Chemin : Raymond Canta, Christian David, Bernadette Faraggi, Anne Meyer, Edouard Righetti et Kristine Tissier.
Peintre, elle a aussi participé à de nombreuses reprises dans les décennies 1980 à 2000, avec ses propres tableaux à l’huile sur toile ou ses pastels sur papier d’inspiration romantique et symboliste, aux Salons de l’ « Association des peintres médecins » alors présentés par le Dr Aimé Bénichou à l’ancienne Faculté de médecine de Paris.
Il est considéré comme l’un des principaux représentants du Surréalisme et comme l’un des plus célèbres peintres du XXe siècle.
Excentrique, méticuleux à l’extrême, grand connaisseur des théories freudiennes, sa technique de dessin pourtant relève d’une précision exceptionnelle reflétant sa passion pour les maîtres anciens italiens et espagnols (Léonard de Vinci, Michel-Ange, Diego Vélasquez…).
Fou ou génial, admirable ou insupportable, adorant la reconnaissance et les honneurs, il est l’inventeur d’une méthode de création spontanée nommée la « paranoïa-critique ».
A côté de sa peinture, Dali est aussi l’auteur d’une œuvre gravée ou lithographiée de vaste ampleur.
Parmi les lieux innombrables où ses tableaux sont exposés de par le monde, il faut souligner le Musée Salvador Dali conçu et mis en scène par lui-même dans son village natal à Figueres.
Né à Paris, philosophe, médecin, psychanalyste, poète et peintre. Il a occupé une place à part, de familière et discrète intimité, dans la psychanalyse française.
Particulièrement attentif au tissage et métissage de l’âme et du corps, il fut l’un des fondateurs de l’École psychosomatique de Paris. Membre de la Société Psychanalytique de Paris. Co-directeur de la Revue Française de Psychanalyse et responsable de la collection « le Fil rouge/Psychanalyse » aux PUF.
Il est notamment l’auteur de L’État amoureux (1971, plusieurs rééditions), suivi par La bisexualité psychique (1992) et Le mélancolique sans mélancolie (2007).
Aux éditions Fario, son livre de poésie Temps bleu, fil noir réalisé avec Bernadette Farragi fut conçu peu de temps avant sa disparition.
Né à Paramé-Saint-Malo, son père est médecin à Dol-de-Bretagne, sa mère lui fait découvrir l’art.
Enfant fragile (asthme, eczéma), il est marqué par les paysages romanesques de Tréguier et découvre jeune adolescent les poètes (Césaire, Baudelaire, Rimbaud, Artaud). Il ne se sent nulle part à sa place.
1974 : il renonce au brevet, mais est admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes. Son journal reflète son esprit de révolte (contre la colonisation, pour la révolution) et ses gouts artistiques (jazz, blues, art africain).
1979 : diplômé de l’atelier de Pierre Antoniucci et voyage en Côte d’Ivoire. A l’automne, chez un oncle professeur d’art à Berkeley, il découvre les Etats-Unis et une nature fusionnelle.
1980 : il séjourne au monastère de Beaufort, puis intègre l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à Paris (atelier d’Olivier Debré).
1981 : la figure du Christ l’obsède : « Je suis un écartelé » (2 janvier). Le 11 février, Bruno meurt des suites d’une crise d’asthme.
Vit et travaille à Saint-Cloud. Peintre, dessinateur et sculpteur. Passionnée de littérature (recherches sur Lubicz-Milosz), proche de la revue féministe Sorcières animée par Xavière Gauthier (1975 -1982), elle a exposé en 1979 chez Stock aux côtés, entre autres, de Léonore Fini.
Après le métier de professeur de lettres et des ateliers d’expression libre pour enfants, se succédèrent des marionnettes modelées en papier mâché, des collages en bas-reliefs avec des branches d’arbres et des tableaux « jamais vraiment figuratifs, ni vraiment abstraits ».
En 2012, a participé à Marseille (avec Velter, Butor, Barthes, Dubuffet, Monory, Noël…) à un hommage à la revue Le Bout des Bordes. Dernières expositions en 2014 et 2016 à Paris.
« J’ai eu de nombreux compagnons de voyage : la peinture, le dessin, la gravure et le livre d’artiste. Un univers étroitement lié à mon attachement très fort — trop fort ? — à l’écrit, au poème. » Co-auteur avec le psychanalyste Christian David de Temps bleu, fil noir (Fario).
« Vous êtes né peintre, comme d’autres naissent paysan ou marin. »
Maurice de Vlamminck
Né à Fécamp (Seine-Maritime). Sa mère décédée peu après sa naissance et son père, marin- pêcheur, absent, il passe 3 ans à l’orphelinat. Passion pour le dessin dès son plus jeune âge. Tôt confronté à la vie active, il s’engage en Afrique dans l’Armée de l’air (1939-1946).
A son retour, autodidacte, il commence à exposer en Haute-Normandie et sa peinture s’affirme de plus en plus jusqu’à créer son propre expressionnisme, où la matière et le trait renforcent la noblesse de l’homme dans son labeur le plus banal. Ce qui lui vaut les premiers honneurs en 1950 avec le Grand Prix d’Automne à Monaco.
A partir de 1954, parvient à ouvrir un vaste atelier dans sa ville natale. Il va s’imposer par l’originalité de sa rigueur à juxtaposer ombres et lumière à partir d’une palette restreinte de couleurs, par l’authenticité de ses regards sur le monde tel qu’il le voit, et par cette capacité à dire la vie des humbles et la contrainte du quotidien. D’autres fois, le dessin s’assouplit par la sensualité et la poésie des corps, la couleur se fait plus chaude… Il livre alors à nos regards des nus capables de donner le sentiment qu’une passion est prête à vaincre un peu de la fragilité de l’existence.
En dépit d’un nouveau drame personnel (le décès d’un de ses fils en 1964), il va désormais exposer souvent en France et à l’étranger (Belgique, Suisse, Grande-Bretagne, Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Turquie, Liban, Russie, Brésil, Etats-Unis). Et parce qu’il est question de vie, il est aussi question de Dieu. Il a peint le chemin de croix de l’église d’ Yport et participé à l’exposition « La Bible » avec Rouault et Manessier (Airaines, 1980).
Rétrospectives : Le Havre (Hôtel de Ville, 1979 ; Musée Malraux, 1990), Fécamp (Palais Bénédictine, 1989-1990), Rouen (Musée des Beaux-Arts, 1991 ; Hôtel de Région, 1995-1996), Saint-Lô (Musée des Beaux-Arts, 1999), Roubaix (La Piscine, 2008) et Paris (Orangerie du Sénat, 2012).
Psychiatre et psychanalyste, plasticien.
Ancien interne des Hôpitaux de Paris (1969), il a été l’assistant du Pr Antoine Gorceix chef de service en psychiatrie à l’hôpital Lariboisière.
Il est co-auteur de plusieurs articles dont Le Tatouage (1977) et d’un livre précurseur sur Le transsexualisme (en collaboration avec Jacques Breton et Serge Pottiez, 1985).
Depuis plusieurs décennies, il développe une démarche artistique assimilable à celle de l’art brut, avec ses sculptures-assemblages utilisant des techniques mixtes et constituées de matériaux de récupération les plus inattendus. Ces dernières années, il a notamment participé à plusieurs expositions collectives à la galerie KO 21 à Paris.
Né à Paris. En 1930, il suit les cours de Fernand Léger et d’Amédée Ozenfant à l’Académie Moderne.
Puis, il part en Allemagne où il reçoit l’enseignement de Vassily Kandinsky et de Josef Albers au Bauhaus jusqu’à l’été 1931. De retour à Paris, il travaille dans un atelier de publicité.
1936-1943 : service militaire, guerre et captivité.
1946 : il se lie d’amitié avec Antonin Artaud.
1949 : il participe avec Bazaine, Le Moal et Manessier à la nouvelle Ecole de Paris ; sa première exposition personnelle est saluée par l’écrivain Marthe Robert qui voit en sa peinture « la restitution, sur le mode impersonnel, d’une épreuve affective, soumise en dernier ressort aux lois invariables de la peinture. »
Bien plus tard, Lydia Harambourg parlera de « matière-lumière ».
Il a été représenté notamment par les galeries Maeght, Kriegel Pierre Loeb, Dina Vierny, Arnoux et Barbier-Beltz.
Collections muséales : Oslo, Lausanne, Bergen, Lille et Paris.
Né à Couterne (Orne), il s’installe à Paris en 1921 où il s’exerce à la poésie et gagne sa vie comme dessinateur chez un architecte.
1925 : décide de se consacrer à la peinture.
1931 : il participe à la fondation du groupe « Abstraction-Création » et découvre New York.
Mobilisé en 1940, fait prisonnier, il s’évade en 1942 puis s’exile aux Etats-Unis où il rencontre Pegeen, la flle de Peggy Guggenheim.
De retour à Paris (1946), sa peinture a évolué vers la figuration et se peuple de personnages ou d’objets : « L’abstraction, c’était pour moi un langage de clarté. C’était un beau rêve du temps où le monde semblait paisible et pouvait être heureux. La guerre a mis fin à tout cela. » (Journal d’un peintre).
1963 : mariage avec Jacqueline Ventadour. En 1969-1970 a lieu sa 1ère grande rétrospective au Grand Palais à Paris. 1971 : opéré d’une double cataracte, il est menacé d’une quasi-cécité qui assombrira ses derniers jours.
Né Pierre Juhel à Coutances (Manche), Judikaël développe très tôt une carrière artistique.
Inclassable et autodidacte, il se défnit comme un « peintre fguratif libre ». Entre expressionisme et art brut, sa peinture et sa sculpture hautes en couleurs sont très narratives.
Revendiquant son appartenance à l’esprit rebelle barbare des Vikings, son univers malicieux est peuplé de personnages allant des figures classiques de la littérature à celles de la BD.
Il aimait dessiner sur tout : moquette, carton, toile et papier le matin, au petit déjeuner, en lisant son journal ; ou modeler la résine issue de ses stocks de chirurgien-dentiste…
Collections publiques : Musée de Coutances, Musée de la tapisserie de Bayeux, Archives départementales du Calvados à Caen ; et aussi la Coopérative – Musée Cérès Franco à Montolieu (Aude).
Né en 1969, Christophe Lachize vit et travaille à Lyon. D’abord photographe, il devient un artiste autodidacte.
Avec une palette subtile de gris / blanc, l’artiste nous invite dans son monde secret de quiétude et d’harmonie, un voyage au travers des paysages intemporels toujours à la frontière de l’abstraction.
L’arbre présent dans chacune de ses œuvres a le « rôle délicat de trouver une place et ne doit pas interrompre le fragile équilibre installé auparavant ».
Christophe Lachize utilise un procédé d’impression sur des panneaux de bois, qu’il ponce et repeint. Ils sont par la suite polis et enduits d’une couche de cire.
1ère exposition personnelle à la Galerie Khan, Villefranche-sur-Saône (2004) suivie d’expositions régulières en France et à l’étranger. Représenté en permanence par Racont’arts (Lyon), Point Rouge Gallery (Saint-Rémy de provence) et French Art Studio (Londres).
Il est né à Falaise en 1909 à une encablure du château Guillaume-le-Conquérant.
Il a eu une prime enfance heureuse auprès de ses parents qui avaient un salon de coiffure au pied de l’église de Guibray ; une vieille famille falaisienne qui, disait-il avec le sourire, « ne pouvait remonter qu’aux Vikings ! ».
Son grand-père, Prudent, était tanneur à Falaise. En 1914, au premier coup de canon, son père, Henri, fut mobilisé. En 1916, il tombait à Verdun au champ d’honneur… Le jeune André est devenu orphelin de père, pupille de la Nation.
Dans son livre Un peintre vous parle, il dit aussi avoir dessiné et peint depuis sa plus tendre enfance : «J’illustrais les livres d’histoire et même le catéchisme, je rêvais de devenir un peintre de batailles… Mais, je n’ai jamais fait de dessins d’enfant, mes bonshommes ont toujours ressemblé à des vrais ».
Sa mère s’est remariée, la vie a continué… autrement.… André Lemaître a été reçu à l’École Normale et il est devenu maître d’école à Billy, un charmant petit village de la plaine de Caen, « un paradis, a-t-il écrit, la nature dans toute sa gloire, dans toute sa force, dans toute sa poésie ».
À l’âge mûr, il a démissionné de son poste d’instituteur pour ne plus se consacrer qu’à la peinture. Il s’est alors fixé à Cesny-aux-Vignes, à la limite de la plaine de Caen et du Pays d’Auge, dans une maison deux fois centenaire où il a installé son atelier. Il y a vécu et peint pendant près de 40 ans.
André Lemaître a été présenté dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Il est aussi très présent dans les collections publiques normandes. La municipalité de Falaise (Musée André Lemaitre) est propriétaire de 150 œuvres environ ; le Conseil Départemental du Calvados détient une centaine de tableaux, des aquarelles et des dessins. Collections publiques de musées français et étrangers.
II vit et travaille au Mans (Sarthe). Professeur d’économie, pêcheur invétéré (une passion partagée avec son père depuis l’enfance), collectionneur d’art africain et lecteur de Pascal Quignard, sa démarche d’artiste-peintre s’ancre dans une fascination émerveillée face au spectacle de la Nature, au premier chef celle des bords de rivières, fut-elle aujourd’hui malmenée et abîmée. L’art d’Erick Leprince est l’expression à la fois d’une immersion sensuelle et d’un travail réflexif face aux formes offertes à son regard intense de « guetteur » : arbres, plantes, fleurs, poissons, oiseaux…
Sur des fonds abstraits d’une grande subtilité, voire d’une ineffable douceur, surgissent — à l’acrylique, à l’encre maniées au pinceau, à la plume ou par photo-peinture — des silhouettes figuratives, nerveuses, gestuelles, puissantes et colorées, mais aussi « usées, rugueuses, écorchées », comme des traces arrachées au monde des souvenirs, d’une beauté étrange : des « reliefs de temps », dit-il.
Les « Arbres-Guetteurs » sont ses tableaux les plus récents. « Sur les rivages mystérieux de ces mondes où l’improbable devient la vie », les chênes chatoyants d’Erick Leprince attestent d’une force, celle d’une terre vivante (entre autres face aux menaces industrielles ou climatiques), sans rien dissimuler de leur éphémère fragilité. Ces arbres aux racines flottantes « où le présent et le passé s’interrogent, nous affirment — selon les mots du peintre — que nous sommes à naître ».
Les « Ciguës » plongent le spectateur dans un univers aussi symbolique, mais plus chargé de noirceur. Souvent sur des toiles d’assez vastes formats, parfois en diptyques ou triptyques, Erick Leprince nous donne à contempler sa vision onirique et ondoyante d’une plante des rivages connue pour être un poison mortel (dans l’Antiquité la vox populi y condamna Socrate, ce chercheur de vérité), mais à laquelle il restitue toute la magnificence de son apparaître : une dualité qu’il a nommée, à la Collégiale du Mans, « la sombre beauté du monde ».
Les « Ouvertures », enfin, remontent aux prémices du travail du peintre, il y a plus de vingt ans, avec des petits formats sur papier. A travers les silhouettes plus ou moins indécises de portes ou de fenêtres « qui nous disent que le passage existe », Erick Leprince explore déjà en virtuose la problématique du dedans/dehors, cette affaire de mouvement et de flux, créant des effets de textures colorées, des plis, des reliefs, à partir d’inspirations souvent puisées aux sources des grands poètes du XXe siècle.
Erick Leprince nous invite ainsi à défier l’espace et le temps. « Expérimentons, s’exclame-t-il encore, la surface peinte comme zone franche, comme lieu de vraie liberté. »
Expositions
Au milieu des années 1990, Erick Leprince débute la présentation de son travail d’artiste en galerie (galerie « Algorithme », Palaiseau ; galerie « Figures », Paris ; galerie « Klein », Sceaux ; galerie « Le Rayon vert », Nantes, et, à partir de 1999, il est invité à participer régulièrement au festival « Pulsart » (Le Mans).
Une décennie plus tard, les expositions individuelles vont alors commencer à se succéder : « Maison des écrivains », Paris, 2007-2008 ; galerie « A vous de voir », Saint-Mathurin, 2009 ; Carré Plantagenet – « Présences », Le Mans, 2010 ; « Starter galerie », Neuilly-sur-Seine, 2012-2013 ; « La Petite galerie », Honfleur, 2014 ; « Altexa », Le Mans, 2016 ; « Le Jardin de verre », Cholet, 2016 ; galerie « Raucheld », Paris, 2018 ; « Espace André Malraux », Le Pecq, 2018 ; galerie « Les Remparts », Le Mans (2019) ; galerie « La Ville d’Ys », Audierne, 2010 ; « Collégiale Saint-Pierre », Le Mans, 2020.… Il figure, au printemps 2022, dans les collections du Fond International d’Art Actuel (FIAA), Le Mans.
Erick Leprince est aussi représenté en permanence par plusieurs galeries en Bretagne.
Né à Barcelone. Sa mère meurt quand il a 12 ans, il travaille dans une fonderie à 15 ans. Son père, photographe, guide ses premiers pas artistiques tandis qu’il suit des cours du soir à l’Académie de peinture de sa ville natale.
1952 : il décide de se consacrer à la peinture et, parmi d’autres artistes d’avant-garde, rencontre Tapiès. Une bourse de l’Institut Français (1956) lui permet de venir à Paris.
Avec Benrath et les « nuagistes », il participe à plusieurs expositions en France et à l’étranger. 1 ère exposition parisienne personnelle à la galerie Breteau (1959). Séjour à New York (1970-72), où le critique Clement Greenberg s’intéresse à lui.
A son retour, il s’impose comme « le maître d’un espace pictural de méditation, de mystère et de poésie. » (Elisée Trenc)
Rétrospectives en Espagne (Palacio Velasquez, Madrid, 1979 ; Sala Gaspar, Barcelone, 1988) et en France (Abbaye de Beaulieu en Rouergue, 1988 ; Palais des rois de Majorque, Perpignan, 1999). Collections publiques : Espagne, France et Belgique.
Né au Mans. Après la fin de ses études secondaires, il décide de partir voyager en Australie où il reste deux ans et s’émerveille devant la nature de ce pays-continent.
Autodidacte, il acquiert en juillet 2011 son premier appareil photo, un Fuji, qu’il partage avec un ami. L’année suivante, il rencontre au cœur du désert australien Michel Templon, photographe professionnel freelance qui l’encourage à persévérer dans la photographie.
En octobre 2012, il quitte l’Australie pour continuer son voyage en Asie du Sud-Est. Il acquiert son premier Nikon. L’émerveillement continue, la passion pour la photographie aussi. De 2013 à 2019, il vit dans des villes très dynamiques comme Barcelone, Osaka, Kyoto, Auckland. Les scènes de rue, de vie attirent son regard.
En mars 2020, retour au sources dans la Sarthe, à Avoise ; il découvre les joies du monde rural et le luxe du temps.
Octobre 2020 – juillet 2021: il s’installe en Bretagne (Côtes d’Armor), à nouveau enthousiasmé par la beauté qui s’offre à ses yeux. Il apprend de nouvelles techniques de photographie (Intentional Camera Movement, photographie argentique). Il commence à exposer, premier artiste en résidence à la Galerie du Chemin dans le cadre de son atelier « l’Œil de Léo », puis à la Galerie L’Onde (Courseulles-sur-Mer).
Il est désormais invité à exposer dans plusieurs lieux en Pays de la Loire et doit prochainement aller se perfectionner au Canada.
Née en 1952, Native du Berry. Etudes d’arts plastiques à l’Université Paris VIII Vincennes et professeur près de Lyon.
Puis, s’installe à Barjac (Gard) : débuts en sculpture en 1979, par taille directe de différentes natures de pierre : corps archaïques, formes massives et lourdes, femmes monumentales…
1983 : 1ère exposition personnelle galerie Weber (Genève).
1985 : travail de la pierre de Tavel à l’atelier Nicoli (Carrare, Italie).
1988 : 1er prix de sculpture, Biennale méditerranéenne (Nice).
1993 : rencontre Anselm Kiefer, qui lui commande une œuvre pour sa résidence ; tandis que s’élabore un travail de transfiguration minérale et d‘exploration du temps en sculpture salué dès 1998 par le critique Gilbert Lascault.
Depuis lors, nombreuses expositions en France. En 2021, elle vient de présenter sa récente série d’« Archives » au Corridor (Arles).
Née à Bayeux, diplômée de l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, elle exerce d’abord comme graphiste et illustratrice.
Elle devient ensuite professeur d’arts plastiques à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale ; elle est aussi, depuis 2012, créatrice et responsable artistique de la Galerie L’Onde (Courseulles-sur-Mer) en Normandie.
Fortement inspirée par la présence de la mer avec laquelle est poursuit un dialogue constant, son œuvre se déploie depuis 1990 autour de thèmes évocateurs de ses différents univers : Façades, Fenêtres, Solitudes, Totems, Horizons, Galets, Embruns (qui a fait l’objet d’un livre paru en 2008), Strates, Miroirs-Mémoire, Eaux sombres, Vigies, Instants fugaces, Eternité, etc.
Ils témoignent toujours d’une quête intérieure autant que plastique et sont réalisés à travers une grande diversité de techniques (peinture à l’aquarelle ou à l’acrylique, photographie, dessin à la pierre noire, aquatinte…).
Né dans l’Oise, ses parents vont s’installer en Belgique où il se forme à la peinture à l’Académie royale des beaux-arts (1907-1912).
Puis, à Paris il s’inscrit à l’École nationale des Beaux-Arts jusqu’en
avril 1914. Ayant échappé de peu à la mort pendant la Première Guerre mondiale , son œuvre pourra dès lors être interprétée comme un questionnement sans concession de la barbarie humaine.
Surréaliste célèbre pour ses « dessins automatiques » et ses « tableaux de sable », il est marqué par « l’esprit de métamorphose » et « l’invention mythique ».
Il s’exile à New York , avec sa femme juive, pendant la Seconde Guerre mondiale , où ses tableaux serviront de références aux peintres Jackson Pollock et Arshile Gorky , fondateurs de l’expressionnisme abstrait .
En 1965, André Malraux lui confie la décoration du plafond du théâtre de l’Odéon et différentes rétrospectives sont organisées : Académie des arts de Berlin (1964), Stedelijk Museum d’Amsterdam (1965), Musée national d’Art moderne de Paris. Plus de 90 œuvres sont conservées au Centre Georges-Pompidou ; il figure aussi dans les collections de la Tate Gallery de Londres,, du Museum of Modern Art de New York, etc.
Elle réside et travaille dans l’Oise. Peintre et graveur.
Diplômée de l’Ecole Duperré et de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure (Cachan), professeur agrégée d’arts plastiques, inspectrice générale de l’Education nationale et conseiller « design » de Jack Lang (2000-2002).
Lauréate de la Fondation de la vocation en 1960. Première expositions personnelle en 1970 à Paris (galerie Ann Léonore) suivies de nombreuses autres en France et, depuis vingt ans, aussi à l’étranger (Italie, Belgique, Allemagne).
Auteur de « Gels », avec le philosophe Michel Serres.
Admiratrice de Gérard Titus-Carmel, et de Marguerité Yourcenar à laquelle fait allusion son « œuvre au noir ».
Né à Paris, il est diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts.
Il exerce alors le métier d’architecte d’intérieur tout en commençant à peindre dans un but purement personnel.
Sa vocation de sculpteur se révèle plus tardivement, au début des années 2000, lorsqu’il vient s’installer à Malicorne-sur-Sarthe et peut disposer enfin d’un atelier suffisamment vaste.
Il s’exerce alors à la poterie contemporaine et au travail sur bois frotté, puis diversifie ses matériaux et ses techniques de taille. Ses sculptures, sobres mais évocatrices et puissantes, dont les thèmes puisent dans la mythologie grecque suivant la tradition de cet art, ont été exposées dans plusieurs lieux à Malicorne-sur-Sarthe et à Paris.
Laurent NOEL…
Née à Lyon en 1932, peintre et graveur, elle vit et travaille à Nice.
Sa première exposition personnelle, qui a lieu à la galerie d’Argens à Strasbourg en 1968, est suivie de nombreuses autres dans le Midi de la France, en Suisse et en Italie ; elle participe aussi à des expositions collectives notamment en Pologne et au Japon.
Prix Amnesty International en 1977.
Recourant à des techniques mixtes, son travail poétique et allégorique sur les couleurs fait appel à ce que Kandinsky nommait « la nécessité intérieure » du peintre et s’inspire de sources allant de symboles universels figés dans l’éternité à l’expressionnisme abstrait des années 50.
Dernière exposition monographique en 2014 à la galerie strasbourgeoise No Smoking.
Née au Mans, Annie Pelzak, qui a exercé le métier d’infirmière spécialisée en psychiatrie, développe depuis les années 1990 une activité d’artiste plasticienne qu’elle a partagé, au sein d’institutions, avec des personnes en souffrance.
Formée aux techniques picturales avec Yves Molteni (Coulaines, 1996), elle a participé aux ateliers de l’ Art cru » animés selon la méthode Stern par Guy Lafargue (Bordeaux) puis aux congrès de la Société française de psychopathologie de l’expression et d’art-thérapie (Abbaye de l’Epau). Annie Pelzak a créé un atelier de thérapie à médiation en arts plastiques (CHS, Allonnes).
Annie Pelzak a présenté ses tableaux lors d’expositions personnelles (Galerie L’Onde, Courseulles-sur-Mer, 2015) ou en binôme (Salle Brasdor, Avoise, 2018) et collectives (Salon de peinture de l’ASL de Bénouville, 2014 ; Salon des arts plastiques du Mans, 2014, 2016 ; Salon des arts plastiques saboliens, Sablé-sur-Sarthe et Hôpital du Bailleul, 2018, 2019).
Ses peintures font appel, sur des supports variés, à des techniques mixtes qui mettent en jeu l’aspect primordial de la matière, dans un geste figuratif au service d’une vision intime ou onirique. Depuis 2017, elle est venue vivre et peindre à Avoise ; Annie Pelzak est cofondatrice de la Galerie du chemin au Port-de-Juigné (Sarthe).
Peintre, graveur et sculpteur. Né à Paris, il est d’abord tourneur dans l’industrie mécanique de précision.
Il découvre la peinture au Louvre et est encouragé par le galeriste Jean Fournier. Après des sculptures à base de matériaux industriels, il réalise des suites d’empreintes ou d’assemblages sur toile libre et se rapproche du groupe Supports-Surfaces (1969-1974). Il développe alors un art géométrique abstrait ; il revient par la suite à la figuration (avec l’« année de l’Inde », 1987) et s’oriente vers des toiles monumentales.
Il est considéré comme l’un des peintres français majeurs de son temps. Nombreuses rétrospectives muséales, dont un triple hommage en 2010 (musées d’Angers, Tourcoing et Céret).
Multiples collections muséales à Paris (Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Centre Georges-Pompidou, Fondation Cartier…) ou en régions (Fondation Maeght…) et dans le monde entier (notamment Etats-Unis).
Peintre belge né à Tournai (Wallonie).
Issu d’une lignée d’artistes, il s’initie à l’Académie de sa ville natale de 1946 à 1951 au dessin sous la direction de son père et à la peinture décorative avec Victor Noël. Puis, à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, il suit l’enseignement du surréaliste Paul Delvaux. Il devient à son tour un « calqueur de rêves » dont l’imaginaire lui dicte la vision d’un monde hors du temps.
Expositions en Belgique, en France, aux Etats-Unis, en Russie, au Japon (prix Toyogafu de la Ville d’Osaka).
Amoureux de son terroir, il s’exerce aussi à la restauration de peintures et de monuments historiques tout étant, de 1976 à 1992, professeur à l’Académie de sa ville natale. Collections publiques en Belgique.
« Je voudrais dire ceci, et c’est la seule chose qui compte à mes yeux : c’est la toile que je suis en train de peindre qui me dicte tout. »
Fragments d’une conversation avec l’artiste, in catalogue de la Galerie 2016, Neuchâtel (Suisse), 1988
Né à Bologne le 14 juillet 1922. De 1943 à 1949, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville, il s’inscrit à la Faculté d’architecture de Venise et de Florence et suit les cours de peinture de Giorgio Morandi et Guido Guidi à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne.
En 1950, il séjourne à Paris et, en 1954, est invité par Franco Arcangeli à exposer à la Galerie La Bussola à Turin. En 1955, sa première exposition personnelle se tient au Circolo della Cultura de Bologne. À partir de 1958, il expose aussi à Milan (Galleria del Milione), à Londres (Galerie Matthisen) et à Munich (Klihm Gallery).
En 1960, Bruno Pulga s’installe à Paris où il rencontre Hans Hartung, Anna-Eva Bergman, Zoran Mušič, Ida Barbarigo, Edouard Pignon… La poétique particulière de Pulga se met en place, abordant l’abstraction en conservant toujours des évocations du monde réel et naturel parfois aux réminiscences des Appenins (Paysages,, Falaises, Cascades, Iles), notamment en investissant l’espace vierge du tableau de coulures ou brisures chromatiques. Une peinture minimaliste souvent chargée de tons bruns ou gris, mais aussi gestuelle, qui fait parfois écho à celles de ses contemporains Martin Barré ou Olivier Debré.
Prix de la gravure à la Biennale de graphisme de Venise (1963), il participe à l’exposition « Vingt ans de peinture italienne » à la Galerie Lorenzelli (Bergame, 1966) qui lui sera dès lors toujours fidèle. A la même époque, il est invité à une exposition collective à Marseille (Galerie Garibaldi) dont il est le benjamin aux côtés notamment de Braque, Derain, Fautrier, Matisse, Mušič, Picasso et Rouault. Sa mère meurt en 1970. En 1971, il est à la Biennale de São-Paulo au Brésil.
L’art de Bruno Pulga évolue vers un traitement de l’énergie propre à la matière picturale ; il suggère, dans une « haute pâte » nerveuse aux couleurs symphoniques, des visions fantasmatiques de la figure humaine (Têtes), un thème qu’il avait déjà abordé au milieu des années 50 dans un style informel plus proche de Jean Fautrier. Puis, au milieu des années 70, ses visages vont se métamorphoser peu à peu en de nouveaux paysages, pour aboutir à des foisonnements végétaux sans fin (Entrelacs). Parallèlement à la peinture, il se consacre aussi plus particulièrement à cette époque à la lithographie, par exemple en illustrant Il Trionfo della morte du poète Jean Lescure.
Il expose régulièrement en Italie (Biennale de Venise, 1978 ; Pavillon d’art contemporain de Ferrare, 1983 ; Quadriennale de Rome, 1986) et à Paris (Salons de Mai, Galeries Fachetti, Martin Malburet et Ariel) jusqu’en 1989. Dans sa dernière période, Bruno Pulga, dont la liberté du geste (mais non la structure compositionnelle) pourrait alors être rapprochée de celle de l’américain Jackson Pollock, mène sa peinture aux dominantes jaune et vert, désormais éclatante de lumière, aux confins d’une immersion spirituelle dans le monde végétal (Strates de la mémoire, Luce-Natura, Explosions).
Bruno Pulga est décédé des suites d’une longue maladie à Bologne le 24 janvier 1993.
Rétrospectives : Musée d’art moderne de la Ville de Paris (1972) ; Fondazione Querini Stampalia, Venise (1975), Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich (1982) ; Museo d’Arte Moderna, Ferrare (1983) ; Fondazione Del Monte, Bologne (2009) ; Galerie du Chemin, Sarthe (2022).
Collections publiques : Fond National d’Art Contemporain (France), Beyerische Staatsgemäldesammlungen (Munich), Kunsthalle (Nuremberg), Musées d’art moderne d’Italie (Ancône, Bologne, La Spezia, Milan, Spolète).
Peintre, céramiste, puis auteur de collages abstraits réalisés « à temps perdu » et qu’il ne montrait, le plus souvent furtivement, qu’à ses amis.
Il dirigea pendant plus de vingt ans, de 1953 à 1975, la galerie La Roue dans le 6e arrondissement de Paris, qui fut un lieu essentiel d’émergence et de reconnaissance de la création artistique de cette période grâce à ses choix aussi libres et exigeants que prometteurs (Pierre Alechinsky, Martin Barré, Corneille, Max Ernst, Jean Fautrier, Hans Hartung, André Marfaing, Henri Michaux, Serge Poliakoff, Elena Viera da Silva, Wols….).
« Son matériel, réduit à quelques plaques de carton, des ciseaux, de la colle, des papiers de différentes textures et de couleurs douces, pouvait être rangé en quelques secondes, quand entrait un visiteur, dans le grand tiroir de sa vaste table en chêne qui lui servait de bureau, au fond de la galerie. » (Nicole Esterolle)
Un hommage exceptionnel à cet « artiste clandestin » et galeriste réputé discret, attentif et courtois, s’est tenu à la galerie Convergences à Paris en 2018.
Né à Menton, peintre, dessinateur et graveur. Ecole des arts décoratifs de Nice (prix Ziem, 1947), puis fréquente l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (atelier Goerg) où il s’intéresse
surtout aux techniques de l’estampe.
Pensionnaire de la Casa Velasquez (1956-57). Il vient s’installer dans le quartier de Montparnasse à Paris en 1964, où il a gravé près de deux mille plaques.
Plutôt naturaliste dans ses peintures (paysages balnéaires), son œuvre gravé laisse s’exprimer un mystère, une fantaisie et une liberté qui puisent aux sources de Picasso (récurrence de l’Arlequin) et surtout des Surréalistes.
Collections publiques : 200 dessins à la Bibliothèque nationale de France.
Dessinateur et plasticien. Après avoir suivi pendant deux ans des cours à l’école des Beaux-Arts du Mans, il s’oriente finalement vers des études littéraires et devient professeur. Parallèlement à sa vie professionnelle, il amasse « gribouillis et griffonnages ».
Durant plus d’une vingtaine d’années, il « cache » sa production jusqu’à sa première exposition dans une église, à Dureil (Sarthe) en 2012.
Il découvre un peu « par hasard » un format qui le séduit par son univers de contraintes créatrices, le rectangle 16 x 6 cm, devenu pour lui fétiche et toujours utilisé aujourd’hui. Depuis, sa démarche artistique où l’autobiographie tient une place prépondérante n’a cessé de s’approfondir, en dépit d’une vie ballottée par des aléas de santé récurrents.
A partir de l’impulsion initiale du geste sur la feuille, Eric Saveau dessine au stylo Bic ou au feutre fin, colorie ou blanchit, découpe et assemble pour construire des séries, notamment de « graffitis oniriques », dont la liberté singulière est parfois teintée de réminiscences des premiers abstraits ou des surréalistes, mais qui s’inscrivent avant tout dans le sillage de la Figuration narrative.
Il fait aussi de la sculpture sur bois, des constructions avec des matériaux mélangés voire du plastique fondu.
Eric Saveau a participé à des salons (Prix Constant Guilmault des Arts plastiques saboliens, 2014) et a été invité en 2017 à une vaste présentation de son travail à l’Herberie de Coulaines (Sarthe).
« Je déjeune toujours d’air,
De roc, de charbons, de fer. »
Arthur Rimbaud, « Faim », Délire II, Une saison en Enfer.
Kristine Tissier naît à Segré dans le Maine-Loire. Diplômée des Beaux-Arts (atelier Gimmont-Janniot) et des Arts Décoratifs de Paris après s’y être inscrite en 1947, l’artiste ne se revendique d’aucun mouvement ou courant de pensée. Néanmoins admiratrice de Jean Fautrier et de Zao Wou-Ki, Kristine Tissier passe peu à peu d’une peinture stylisée à l’extrême, à une abstraction « paysagiste » à la lisière de la figuration.
Une première exposition en 1951 à la Galerie des Capucines, à Paris, est suivie de collaborations avec des metteurs en scène (Théâtre du Vieux-Colombier) et de célèbres couturiers (Jeanne Lanvin, Chistian Dior, Guy Laroche, entre autres) ; Kristine Tissier est aussi accueillie au milieu des années 60 pour exposer ses dessins en Suisse et au Japon.
Sa recherche picturale s’oriente vers la variations et les effets de matière brute, où la sculpture n’est pas très loin. Un mélange d’enduits et de sables, dont la composition exacte demeure secrète, lui permet de texturer et structurer sa peinture tout en conférant à ses toiles une remarquable solidité. Force et délicatesse se rejoignent dans une intense poétique de la matière, où se devinent des allusions pariétales, rocheuses mais aussi océaniques… Kristine Tissier appose, gratte, sculpte des contrées vierges, valonne ainsi d’immenses espaces baignées de lumière.
De nombreuses expositions jalonnent sa carrière artistique : des galeries parisiennes comme la galerie Hoche ou celles de Suzanne de Conynck et d’Iris Clert dans les années 1970, en passant par les galeries Francine Fontaine, Bénézit, Jeanne Castel ou Larock-Granoff, jusqu’à à celle de Mireille Batut d’Haussy en 2001, ainsi qu’en Espagne (galerie Séquier, Madrid) où elle a vécu quelque temps ; elle est aussi une habituée des Salons (Art Sacré, Mai, Comparaisons, Grands et Jeunes d’Aujourd’hui).
Dans les années 1970, une vaste exposition est organisé par la Délégation de l’action culturelle pour mettre en lumière les artistes logés sous la houlette de la Mairie de Paris. Kristine Tissier fait ainsi parti du groupe des « 12 de la rue de la Procession » et exposera notamment aux côtés de Peter Klasen ; plus tard, elle est invitée à exposer à l’UNESCO (« Entre murs et ciels », 1989).
A partir du milieu des années 1990, Kristine Tissier reçoit la reconnaissance des institutions culturelles françaises et étrangères. Les Musées du Donjon de Chaumont (1995), de l’Ardenne « Arthur-Rimbaud » à Charleville (1996), la Tour de liberté à Saint-Dié-des-Vosges (2000) et « Pierre-Nöel » de Niort (2001), les Centres culturels de Corée du Sud (1996) ou d’Egypte (2004) à Paris voient leur cimaises recouvertes de ses toiles.
Collections publiques : Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Fond national d’art contemporain, Ambassades de France (Espagne, Pologne, Brésil)
Né à Bruxelles, Pierre Alechinsky est un peintre et graveur belge naturalisé français. Membre fondateur du groupe Cobra, son œuvre mêle l’expressionnisme au surréalisme. Peintre et illustrateur, il a étudié à l’École Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs, puis s’installe à Paris.
Un voyage au Japon en 1955 l’incite à intégrer les procédés traditionnels de la calligraphie japonaise dans ses œuvres. Son style évolue vers le fantastique dans les années 1950 et montre des signes d’imagerie bizarre comme dans les œuvres des maîtres flamands tels que Pieter Brueghel et Hieronymus Bosch.
Graveur de formation, s’est beaucoup investi dans la création des estampes (gravures, lithographies) qui, parfois, ont comme support du papier déjà manuscrit, imprimé ou avec d’autres marquages que l’artiste intègre avec plaisir dans ses œuvres – à la manière de palimpsestes.
Reconnu d’abord aux Etats-Unis, puis en Europe, ses œuvres se trouvent dans les plus grands musées, les galeries, collections privées ou artothèques en France et à l’international. Il vit et travaille toujours à Paris.
Née à Bordeaux, Nicole Anquetil, fille d’ingénieur dans l’aviation civile habituée pendant son enfance aux tarmacs d’aéroports, passe surtout son enfance au Sénégal.
Géographe de profession, sa première exposition remonte à 2002 (à l’espace Karen Gulden, Paris). Devenue « géo-peintre », elle sera ensuite invitée régulièrement à présenter son travail résolument orienté vers le paysagisme abstrait par des galeries parisiennes (Au 24 Bis, En apparté, Etienne de Caussans) et en région, en particulier au Mans où elle réside (Hôtel de Ville du Mans, salon Puls’Art, Fond International d’Art Actuel, galerie l’Ephémère…) et en Normandie (Grenier à sel, Honfleur).
Elève de Ben-Ami Koller de 1998 à 2004, elle est désormais membre de la fondation Taylor. « De la géographie à la peinture, il n’y a pas de différences. Dans les deux cas, c’est le déchiffrage des paysages et de leurs couleurs. »
Né à Paris, il vit et travaille à Malakoff.
Premières expositions parisiennes à la galerie Katia Granoff (1970), à la galerie de France (1986) et à la galerie Barbier-Beltz (1987-1991).
Expositions régulières à la galerie Oniris (Rennes) depuis 1987 et à la galerie Akié Arichi (Paris) depuis 2014.
Expositions institutionnelles : Chapelle Saint-Julien / Musée de Laval (1998), Centre d’Art Passerelle à Brest (1999), Centre d’art contemporain / Carré Saint-Vincent d’Orléans (2000), Chapelle Saint-Jacques de Vendôme (2004), Centre d’Art de l’Echelle à Charleville-Mézières (2006), Centre d’Art de Royan (2012), Centre d’Art Matmut à Varengeville (2014), etc.
Né à Amsterdam, Karel Appel est un peintre et sculpteur néerlandais. Il a étudié à l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam entre 1940 et 1943, et a commencé à exposer en 1946. Il rejoint l’Experimentele Groep hollandais opposé à l’abstraction géométrique. L’année suivante, à Paris, il visite une exposition de Jean Dubuffet qui devient pour lui une référence majeure. En 1948, il est cofondateur du groupe CoBrA.
Son intense activité picturale ne faiblit pas après la dissolution du groupe en 1951. En 1954, il reçoit le prix UNESCO à la Biennale de Venise, puis s’installe aux Etats-Unis 1957. Grands marchands, directeurs de musées, ainsi que ses nouveaux amis (Sam Francis, Jackson Pollock, Willem De Kooning et Franz Kline) lui rendent visite, impressionnés par la charge émotionnelle de sa peinture. Emblématique d’une avant-garde anti-élitiste par essence, sa production reste abordable grâce à ses nombreuses lithographies.
“De matières, de pigments, d’engobes, d’un peu d’émail et d’un passage par le feu le tout pour un regard croisé avec la nature, telles sont les pièces de Katy Barrault.”
Née au Mans (Sarthe). Formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges (atelier de céramique de J. Lerat). En 1980, elle installe à Parcé-sur-Sarthe, un four à bois type coréen — dans lequel, en dehors de cuissons primitives et raku, sont toujours cuites ses pièces à 1 300° — et développe depuis une œuvre singulière, aux formes organiques originales aux confins de la figuration et de l’abstraction.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1994 à l’Hôtel de Ville du Mans et sera suivie de plusieurs autres en Sarthe, notamment au Mans (Centre de l’Arche, 1995 et Centre Jacques Prévert, 1997) ; à Loué (Pavillon François Rechenbach, 2002) ; à Malicorne (Musée de la faïence, 2010) et à Sablé-sur-Sarthe (Collège imaginaire, 2022).
Katy Barrault a participé à plusieurs dizaines d’expositions collectives en France et a aussi été invitée à exposer en Suisse (Galerie Léonelli, Lausanne,1992), en Australie (Galerie Gulgong, Clayfeast, 2001) et en Hongrie (Galerie Csork Istvan, Budapest, 2006).
A partir de 1980, elle est intervenue en tant que professeur en céramique dans les écoles en partenariat avec la DRAC et l’Education nationale, à la MJC Jacques Prévert du Mans et à la Maison des Arts et des Enseignements de Sablé-sur-Sarthe.
Depuis plus de 50 ans, Katy Barrault travaille avec la nature. Elle s’en inspire, en reproduit des formes, et nous invite à la contemplation. Chaque création est un écho délicat à la vie organique qui l’entoure, capturant la vibrance d’une écorce humide après la pluie, les conversations secrètes d’oiseaux au crépuscule, le bleu d’un lagon, ou la crête aride d’une chaîne de montagne. Ses pièces sont des paysages de terre, de pigments et de feu.
Né à Katovice en Silésie, il devient typographe sur les conseils du caricaturiste George Grosz tout créant dès 1934, sous l’influence d’Oskar Kokoschka et en réaction à l’idéal nazi du corps parfait, son œuvre la plus connue, La Poupée. Il s’installe à Paris en 1938 et fréquente les Surréalistes.
Il devient, avec André Masson, à partir de 1946 l’un des principaux illustrateurs de l’écrivain Georges Bataille.
« Bellmer nous révèle le processus par lequel le désir se fait inlassable inventeur de formes pour renaître des anagrammes d’un corps qu’il ne cesse de décomposer et de recomposer. » (Annie Le Brun)
Sa démarche créatrice où l’art, le fantasme, le fétichisme, la perversion et la folie sont étroitement intriqués a suscité l’intérêt de nombreux psychanalystes.
Elle a exposé pour la première fois en 1979 à la galerie Paul Ambroise (Paris).
Elle a ensuite passé plusieurs années aux USA où elle a pratiqué la technique de la laque et exposé en 1980 à l’International Student Center of UCLA, puis à la galerie René Laporte à Westwood, Los Angeles, en 1981. Revenue en France, elle vit et travaille à Paris.
Ses œuvres gestuelles mais délicates, entre peinture et dessin, pour l’essentiel sur papier, ont été montrées lors d’expositions personnelles à Toulouse (Galerie Sollertis, Centre Croix-Baragnon), à Paris (Salle Pleyel, Musée Adzak, Galerie Mireille Batut d’Haussy), à Fort-de-France (Bibliothèque Schoëlcher) et au Royaume-Uni (Quest Gallery, Bath). En 2015, une exposition à la galerie Montparnasse (Paris) a présenté sa « Série sur papier Xuan » effectuée après un voyage en Chine.
Né en Italie, formé aux Beaux Arts de Genève, où il a reçu l’enseignement du futuriste Gino Severini, il quitte la Suisse après plusieurs expositions pour s’installer en 1957 à Paris, dans le quartier Montparnasse.
Il pratique depuis lors avec les « Singuliers de l’art » une peinture chargée de signes qui refuse d’opposer abstraction et figuration et varie les matériaux (sable, écorce, charbon) tout en pratiquant des technique anciennes (peinture sur bois ou à l’œuf).
Sa dernière exposition personnelle, « Empreintes », a eu lieu à Paris (Galerie de l’Entrepôt, 2014) ; il a aussi participé à de nombreuses manifestations françaises et internationales.
Né à Beceni en Roumanie. Premiers dessins vers 1933-34, influencés par l’expressionnisme social (Grosz, Pascin) ; il commence à exposer. Passage éphémère aux Beaux-Arts de Bucarest. 1946 : 1ère exposition personnelle à la galerie Hasefer, après laquelle il sera interdit durant quinze ans. Puis, il peut à nouveau participer à des manifestations à l’étranger (Pavillon roumain à la Biennale internationale de Sao-Paulo, 1967) et même à Bucarest. Il choisit pourtant l’exil politique à Paris en 1969. Son style évolue alors radicalement à la découverte de Joan Mitchell, De Kooning, Cy Twombly, Wols…
En 1978, 1ère exposition française à la galerie Chevallier, puis aux galeries Ralph, Barbier et Margaron. 1984 : Chevalier des Arts et des Lettres. 1996 : à l’âge de 82 ans, il reçoit des lecteurs du magazine Beaux Arts le Prix Talents de la jeune peinture… D’une extraordinaire vivacité critique et d’une envôutante liberté, sa démarche artistique, comme l’écrivait en 1995 la galerie Jacques Barbier, « tachiste, informelle, se laisse difficilement enfermer dans des catégories trop rigides. Ludique et aristocrate, cette œuvre est celle d’un anarchiste de la Peinture ».
Collections publiques : Musée national de Bucarest, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Fonds national d’art contemporain. Rétrospective : « Le toujours jeune nonagénaire Aurel Cojan », Salles d’expositions du ministère de la Culture, Bucarest, 2004.
Neuropsychiatre des hôpitaux, psychanalyste et psychothérapeute, elle est, entre autres, l’auteur de contributions psychanalytiques consacrées aux peintres symbolistes ou surréalistes Odilon Redon, Paul Delvaux, Hans Bellmer et Pierre Molinier, comme au poète Gérard de Nerval (Revue Française de Psychanalyse ou éditions L’Harmattan).
Amatrice d’art et collectionneuse d’art moderne, Janine Cophignon a entretenu des liens d’amitié étroite et fidèle avec plusieurs artistes contemporains dont les œuvres sont aujourd’hui présentes à la Galerie du Chemin : Raymond Canta, Christian David, Bernadette Faraggi, Anne Meyer, Edouard Righetti et Kristine Tissier.
Peintre, elle a aussi participé à de nombreuses reprises dans les décennies 1980 à 2000, avec ses propres tableaux à l’huile sur toile ou ses pastels sur papier d’inspiration romantique et symboliste, aux Salons de l’ « Association des peintres médecins » alors présentés par le Dr Aimé Bénichou à l’ancienne Faculté de médecine de Paris.
Corneille (pseudonyme de Guillaume Cornelis van Beverloo), né à Liège en Belgique de parents néerlandais, est un peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais. Après avoir suivi les cours de l’École des Beaux-Arts d’Amsterdam, il commence à exposer en 1946 et est l’un des initiateurs, deux ans plus tard, du mouvement CoBrA.
En 1949, Corneille entreprend son premier voyage en Afrique du Nord, où il découvre le monde arabe et berbère. Il participe à une première exposition collective à Paris avec Appel et Constant à la Galerie Colette Allendy et à une manifestation CoBrA au Stedelijk Museum d’Amsterdam. En 1953, il s’initie à la gravure à l’eau-forte à Paris.
Après avoir évolué vers l’abstraction après la dislocation du groupe Cobra en 1951, Corneille revient à la figuration au début des années 1960. Impressionné par la luxuriance de la nature dans certains pays visités (Afrique, Amérique du Sud, Mexique…), il retrouve le vocabulaire expressionniste et passionné de la période CoBrA. Dans ses œuvres ultérieures, empreintes de lyrisme, la femme (qui représenterait la terre dans le langage de l’artiste), l’oiseau (l’élément masculin et l’artiste lui-même), le soleil et le serpent (symboles du sexe féminin et masculin) ainsi que le chat sont omniprésents.
Plusieurs albums photographiques consacrés à ses voyages en Afrique et à sa collection d’art africain sont publiés en 1977. Il établit ses premiers contacts avec le monde asiatique (Chine, Japon, Indonésie). De 1982 à 1992, il participe à de nombreuses expositions et développe son œuvre graphique entreprise dès 1948. Plusieurs monographies lui sont consacrées. En 1999, il découvre l’aquagravure, une technique entre la sculpture et la lithographie. Ce relief convient bien au trait marqué et aux couleurs vives de Corneille.
Un hommage lui est rendu en 2008 à Auvers-sur-Oise où quatre lieux exposent ses œuvres : l’église, le château, le musée Daubigny et la galerie d’art contemporain. Corneille est inhumé, le 9 septembre 2010, au cimetière d’Auvers-sur-Oise, près de la tombe de Vincent van Gogh. Une rétrospective a été organisée à Pont-Aven en 2020 : « Corneille, un Cobra dans le sillage de Gauguin ».
Née à Meudon, vivant au Mans depuis 1977, Renée Martine Crappier a reçu très tôt les éloges de la critique pour la qualité de son dessin et la richesse de sa palette.
Au tournant du siècle, après un séjour à New York où elle avait exposé des nus féminins, l’artiste, en libérant son trait, donne naissance à un univers de formes anthropomorphes où l’oiseau va occuper une place privilégiée. Principe tantôt féminin, tantôt masculin, mélange de liberté, séduction et force, il est Icare ou Zeus dans les séries mythologiques, Oiseau-tour foudroyé dans Mémoire vide ou Lady Bird (Musée de Brooklyn).
De plus en plus fantasmé, il surgit ensuite des parois des grottes du Périgord (Pierres rêvées, Carré Plantagenet), pour finir par naitre des modèles minéraux, pierres ou fossiles, dont elle nourrit maintenant son imaginaire (Mille et une vies plus loin, Musée de Tessé). Ses outils sont le papier, l’encre de chine et le crayon de couleur.
Son récent Journal de l’oiseau explore avec souplesse et véhémence un univers où les oiseaux, combatifs ou tendres, sont messagers poétiques d’une amoureuse révolte.
Il est considéré comme l’un des principaux représentants du Surréalisme et comme l’un des plus célèbres peintres du XXe siècle.
Excentrique, méticuleux à l’extrême, grand connaisseur des théories freudiennes, sa technique de dessin pourtant relève d’une précision exceptionnelle reflétant sa passion pour les maîtres anciens italiens et espagnols (Léonard de Vinci, Michel-Ange, Diego Vélasquez…).
Fou ou génial, admirable ou insupportable, adorant la reconnaissance et les honneurs, il est l’inventeur d’une méthode de création spontanée nommée la « paranoïa-critique ».
A côté de sa peinture, Dali est aussi l’auteur d’une œuvre gravée ou lithographiée de vaste ampleur.
Parmi les lieux innombrables où ses tableaux sont exposés de par le monde, il faut souligner le Musée Salvador Dali conçu et mis en scène par lui-même dans son village natal à Figueres.
Né à Paris, philosophe, médecin, psychanalyste, poète et peintre. Il a occupé une place à part, de familière et discrète intimité, dans la psychanalyse française.
Particulièrement attentif au tissage et métissage de l’âme et du corps, il fut l’un des fondateurs de l’École psychosomatique de Paris. Membre de la Société Psychanalytique de Paris. Co-directeur de la Revue Française de Psychanalyse et responsable de la collection « le Fil rouge/Psychanalyse » aux PUF.
Il est notamment l’auteur de L’État amoureux (1971, plusieurs rééditions), suivi par La bisexualité psychique (1992) et Le mélancolique sans mélancolie (2007).
Aux éditions Fario, son livre de poésie Temps bleu, fil noir réalisé avec Bernadette Farragi fut conçu peu de temps avant sa disparition.
Né à Boulogne-sur-Seine. Suite à une enfance douloureuse, Jacques Doucet, dès son adolescence révoltée et éprise de liberté, se passionne pour la poésie et la peinture. En 1941, sa rencontre avec le peintre et poète Max Jacob, à qui il rend visite à Saint-Benoît-sur-Loire, le conforte dans son exigence de questionnement permanent et l’encourage sur la voie de la création artistique. Puis sa rencontre avec Guillaume Corneille à Budapest, fin 1947, fut déterminante dans sa participation au mouvement CoBrA.
À la Libération, Doucet s’initie d’abord à la peinture avec pour inspirations Paul Klee et Joan Miró, empruntant au premier son espace et au second son graphisme. Puis, CoBrA le séduit par la libération de la couleur et la conquête de la spontanéité. « À la fin et suite au mouvement CoBrA, en 1951, la peinture de Doucet se détache alors de la dichotomie abstraction/figuration. Il conserve une certaine brutalité parfois au moyen d’un couteau, et travaille la matière la rendant toujours plus épaisse et vibrante, il racle, griffe, transforme, déconstruit et recompose perpétuellement » (Institut d’art contemporain de Villeurbanne).
Sa peinture, puisque c’est la voie qu’il a choisit, ne délaissera pourtant jamais la poésie, ne serait-ce que par les titres qu’il donnera à ses tableaux : Poème des automnes (1976), Dormition hivernale (1974), Diluance d’août (1977). D’abord resserrée sur de petits formats, ceux-ci iront s’agrandissant tout en ne cessant de dégager lyrisme et sensualité.
Né à Paramé-Saint-Malo, son père est médecin à Dol-de-Bretagne, sa mère lui fait découvrir l’art.
Enfant fragile (asthme, eczéma), il est marqué par les paysages romanesques de Tréguier et découvre jeune adolescent les poètes (Césaire, Baudelaire, Rimbaud, Artaud). Il ne se sent nulle part à sa place.
1974 : il renonce au brevet, mais est admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes. Son journal reflète son esprit de révolte (contre la colonisation, pour la révolution) et ses gouts artistiques (jazz, blues, art africain).
1979 : diplômé de l’atelier de Pierre Antoniucci et voyage en Côte d’Ivoire. A l’automne, chez un oncle professeur d’art à Berkeley, il découvre les Etats-Unis et une nature fusionnelle.
1980 : il séjourne au monastère de Beaufort, puis intègre l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à Paris (atelier d’Olivier Debré).
1981 : la figure du Christ l’obsède : « Je suis un écartelé » (2 janvier). Le 11 février, Bruno meurt des suites d’une crise d’asthme.
Vit et travaille à Saint-Cloud. Peintre, dessinateur et sculpteur. Passionnée de littérature (recherches sur Lubicz-Milosz), proche de la revue féministe Sorcières animée par Xavière Gauthier (1975 -1982), elle a exposé en 1979 chez Stock aux côtés, entre autres, de Léonore Fini.
Après le métier de professeur de lettres et des ateliers d’expression libre pour enfants, se succédèrent des marionnettes modelées en papier mâché, des collages en bas-reliefs avec des branches d’arbres et des tableaux « jamais vraiment figuratifs, ni vraiment abstraits ».
En 2012, a participé à Marseille (avec Velter, Butor, Barthes, Dubuffet, Monory, Noël…) à un hommage à la revue Le Bout des Bordes. Dernières expositions en 2014 et 2016 à Paris.
« J’ai eu de nombreux compagnons de voyage : la peinture, le dessin, la gravure et le livre d’artiste. Un univers étroitement lié à mon attachement très fort — trop fort ? — à l’écrit, au poème. » Co-auteur avec le psychanalyste Christian David de Temps bleu, fil noir (Fario).
« Vous êtes né peintre, comme d’autres naissent paysan ou marin. »
Maurice de Vlamminck
Né à Fécamp (Seine-Maritime). Sa mère décédée peu après sa naissance et son père, marin- pêcheur, absent, il passe 3 ans à l’orphelinat. Passion pour le dessin dès son plus jeune âge. Tôt confronté à la vie active, il s’engage en Afrique dans l’Armée de l’air (1939-1946).
A son retour, autodidacte, il commence à exposer en Haute-Normandie et sa peinture s’affirme de plus en plus jusqu’à créer son propre expressionnisme, où la matière et le trait renforcent la noblesse de l’homme dans son labeur le plus banal. Ce qui lui vaut les premiers honneurs en 1950 avec le Grand Prix d’Automne à Monaco.
A partir de 1954, parvient à ouvrir un vaste atelier dans sa ville natale. Il va s’imposer par l’originalité de sa rigueur à juxtaposer ombres et lumière à partir d’une palette restreinte de couleurs, par l’authenticité de ses regards sur le monde tel qu’il le voit, et par cette capacité à dire la vie des humbles et la contrainte du quotidien. D’autres fois, le dessin s’assouplit par la sensualité et la poésie des corps, la couleur se fait plus chaude… Il livre alors à nos regards des nus capables de donner le sentiment qu’une passion est prête à vaincre un peu de la fragilité de l’existence.
En dépit d’un nouveau drame personnel (le décès d’un de ses fils en 1964), il va désormais exposer souvent en France et à l’étranger (Belgique, Suisse, Grande-Bretagne, Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Turquie, Liban, Russie, Brésil, Etats-Unis). Et parce qu’il est question de vie, il est aussi question de Dieu. Il a peint le chemin de croix de l’église d’ Yport et participé à l’exposition « La Bible » avec Rouault et Manessier (Airaines, 1980).
Rétrospectives : Le Havre (Hôtel de Ville, 1979 ; Musée Malraux, 1990), Fécamp (Palais Bénédictine, 1989-1990), Rouen (Musée des Beaux-Arts, 1991 ; Hôtel de Région, 1995-1996), Saint-Lô (Musée des Beaux-Arts, 1999), Roubaix (La Piscine, 2008) et Paris (Orangerie du Sénat, 2012).
Psychiatre et psychanalyste, plasticien.
Ancien interne des Hôpitaux de Paris (1969), il a été l’assistant du Pr Antoine Gorceix chef de service en psychiatrie à l’hôpital Lariboisière.
Il est co-auteur de plusieurs articles dont Le Tatouage (1977) et d’un livre précurseur sur Le transsexualisme (en collaboration avec Jacques Breton et Serge Pottiez, 1985).
Depuis plusieurs décennies, il développe une démarche artistique assimilable à celle de l’art brut, avec ses sculptures-assemblages utilisant des techniques mixtes et constituées de matériaux de récupération les plus inattendus. Ces dernières années, il a notamment participé à plusieurs expositions collectives à la galerie KO 21 à Paris.
Né à Paris. En 1930, il suit les cours de Fernand Léger et d’Amédée Ozenfant à l’Académie Moderne.
Puis, il part en Allemagne où il reçoit l’enseignement de Vassily Kandinsky et de Josef Albers au Bauhaus jusqu’à l’été 1931. De retour à Paris, il travaille dans un atelier de publicité.
1936-1943 : service militaire, guerre et captivité.
1946 : il se lie d’amitié avec Antonin Artaud.
1949 : il participe avec Bazaine, Le Moal et Manessier à la nouvelle Ecole de Paris ; sa première exposition personnelle est saluée par l’écrivain Marthe Robert qui voit en sa peinture « la restitution, sur le mode impersonnel, d’une épreuve affective, soumise en dernier ressort aux lois invariables de la peinture. »
Bien plus tard, Lydia Harambourg parlera de « matière-lumière ».
Il a été représenté notamment par les galeries Maeght, Kriegel Pierre Loeb, Dina Vierny, Arnoux et Barbier-Beltz.
Collections muséales : Oslo, Lausanne, Bergen, Lille et Paris.
Née à Palma de Mallorque, en Espagne, mais d’origine andalouse, elle est peintre, graveuse et dessinatrice. Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Grenade en 2013, elle se forme ensuite à l’illustration et à la bande dessinée à Paris. Les aléas et occasions de la vie vont ensuite faire revenir Rocío Gomez Mazuecos vers la Méditerranée.
Durant trois ans, à Naples, elle conçoit et réalise un livre de BD à partir d’un roman (El Incongruente, de Ramon Gomez de la Serna) conçu en gravure à taille douce sur zinc et tiré à l’eau-forte et à l’aquatinte. Publié en Espagne en 2019, il a été traduit (L’Incongru) et publié en France en 2022. Elle reçoit, en 2019, la « Mention d’honneur » en gravure de la Fondation Joan Miró et le « Prix de la Ville de Majorque ».
Parallèlement, Rocío Gomez Mazuecos débute une création picturale nourrie, au travers de ses voyages, par l’Antiquité, l’archéologie et la diversité symbolique des civilisations. Après un bref séjour en Turquie, interrompu en 2020 par la crise sanitaire, elle décide, avec Georges Leduc Quemener, de venir vivre et travailler dans la Sarthe pour s’y consacrer à la peinture.
Son langage plastique est fondé sur des forme figuratives où l’humain est prépondérant, constitué de silhouettes souvent dansantes ou méditatives aux couleurs infiniment subtiles, peintes sur bois ou sur ardoise avec des effets de transparence ou et des jeux de juxtaposition laissant apparaître la texture du support. Il s’en dégage une poétique humaniste auréolée d’interrogations et de mystère.
Sa technique atteste d’un brassage des cultures : la peinture à l’huile occidentale est associée à l’ encre de Chine et au papier de riz venus d’Orient, comme à l’encaustique issu de l’Antiquité (peinture à la cire sur les murs de Pompeï et Herculanum), créant ainsi des ponts et contrastes entre elles.
Rocío Gomez Mazuecos a exposé depuis 2014 dans différents espaces et galeries en France (Maison des métallos, Paris ; Hôtel de Ville de Paris ; Festival « Off » d’Angoulême ; Salon des arts, Pontoise ; Espace culturel Gingko Art, Pontoise ; Galerie L’ArtMature, Fresnay-sur-Sarthe) et à l’étranger (Festival Illustraçao, de Bahia à Naples ; Palazzo Venezia, Naples ; Mairie de Calvia, Mallorque).
Née à Paris, Yvonne Guégan devient orpheline de son père, qui décède au front dès août 1914, alors qu’elle n’a que 9 ans. Elle grandit à Paris, élevée par sa mère, Louise Gouts, mais aussi par son grand-père paternel, un naturaliste ayant rapporté de nombreux souvenirs de ses différents voyages, et sa grand-tante, modiste.
En 1920, Louise Gouts fait la connaissance de Paul Guégan, pharmacien à l’institut Pasteur et s’installe avec lui à Caen, où il achète une officine. En 1933, Paul Guégan adopte la fillette. La petite fille dessine sans relâche, encouragée par ses parents. Elle fait la rencontre du sculpteur animalier et journaliste, Géo Lefèvre, qui l’encouragera à peindre.
Après une scolarité sans heurt au lycée Pasteur de Caen, Yvonne Guégan intègre l’école nationale des Beaux-Arts de Paris en 1935. Elle assiste aux cours de Lucien Simon puis de Georges d’Espagnat, célèbre pour ses expérimentations picturales et son travail sur la couleur. Elle bénéficie de l’expérience de professeurs prestigieux et se laisse séduire par l’atmosphère créatrice du lieu. L’art contemporain n’est pas enseigné aux Beaux-Arts mais envahit la capitale. Matisse, Derain, Vlaminck sont autant de maîtres pour la jeune artiste.
Ces années parisiennes, sont également celle d’une prise de conscience politique d’Yvonne Guégan. Lorsqu’en 1936 Léon Blum nomme trois femmes au gouvernement, elle s’engage pour l’émancipation et le droit de vote des femmes.
En 1939, la guerre éclate et les parents d’Yvonne Guégan lui demandent de revenir près d’eux, à Caen. Le , les bombardements s’abattent sur la ville de Caen et la détruisent à 80 %. La famille Guégan perd son logement et sa pharmacie, Yvonne son atelier et ses œuvres. L’artiste peint l’horreur, les ruines et la destruction sur le vif. Lorsque à la fin des années cinquante la vie culturelle reprend à Caen, l’artiste s’engage pour favoriser ce renouveau et devient une figure incontournable de la vie culturelle locale.
Indépendante et libre, Yvonne Guégan cultive aussi séjours parisiens et voyages à travers l’Europe (de l’Ecosse à l’Espagne ou de la Suède à l’Italie…). Elle reste célèbre pour ses réalisations monumentales (dont La Flamme de Ouistreham). Après des débuts figuratifs marqués par le cubisme et le fauvisme, elle est parvenue à une vision originale située aux confins de l’abstraction. Yvonne Guégan est toujours représentée par la galerie Bourdette-Gorzkowski d’Honfleur.
Né à Couterne (Orne), il s’installe à Paris en 1921 où il s’exerce à la poésie et gagne sa vie comme dessinateur chez un architecte.
1925 : décide de se consacrer à la peinture.
1931 : il participe à la fondation du groupe « Abstraction-Création » et découvre New York.
Mobilisé en 1940, fait prisonnier, il s’évade en 1942 puis s’exile aux Etats-Unis où il rencontre Pegeen, la flle de Peggy Guggenheim.
De retour à Paris (1946), sa peinture a évolué vers la figuration et se peuple de personnages ou d’objets : « L’abstraction, c’était pour moi un langage de clarté. C’était un beau rêve du temps où le monde semblait paisible et pouvait être heureux. La guerre a mis fin à tout cela. » (Journal d’un peintre).
1963 : mariage avec Jacqueline Ventadour. En 1969-1970 a lieu sa 1ère grande rétrospective au Grand Palais à Paris. 1971 : opéré d’une double cataracte, il est menacé d’une quasi-cécité qui assombrira ses derniers jours.
Passionné très tôt par le dessin, Michel Hivert devient en 1977 élève à l’école Estienne à Paris. Il travaille ensuite comme relieur-restaurateur aux ateliers saboliens de la BnF. En parallèle, il suit l’atelier de dessin et peinture dirigé par Jean-Paul Maillot à Solesmes (Sarthe).
Figuratif, il s’attache à mettre en valeur la beauté de son sujet et privilégie l’émotion dans le respect des règles de la composition. Expositions : Salle du Vigneau, Le Ménil ; Salle des Anciennes écuries, Parcé-sur-Sarthe ; Chemins en couleurs, Malicorne-sur-Sarthe ; Hôtel de Ville, Château-Gonthier ; Pôle santé Sud, Le Mans ; Maison du Pilier Rouge, Le Mans…
Né le 3 mars 1914 à Vejrum au Danemark, il étudie à la Royal Danish Academy of Fine Arts de Copenhague de 1937 à 1942, où il est influencé par l’art abstrait et la pensée critique. Ayant découvert Kandinsky par la revue Linien à Copenhague, il constate à Paris en 1936 que ce dernier n’est alors pas reconnu dans la capitale. Il fréquente l’atelier de F. Léger et assiste Le Corbusier pour la décoration du pavillon des Temps nouveaux de l’Exposition universelle. De retour au Danemark, il reste à Copenhague pendant la guerre. Il est alors le principal instigateur de la revue Helhesten (Cheval d’enfer) de 1941 à 1944 qui porte fortement son empreinte avec de nombreux articles sur l’archéologie et l’ethnologie.
En 1946, Jorn est de nouveau à Paris. Il se lie avec Atlan lors de ses réunions du samedi dans son atelier de la rue de la Grande Chaumière où ses rencontres artistiques et ses échanges sont prolixes, étroitement liés aux idées et engagements politiques, aux résurgences surréalistes, le tout éclaté dans des foyers d’activités multiples. Il devient co-fondateur du groupe d’avant-garde CoBrA.
A Paris, le 8 novembre 1948, est signée par Jorn, Constant, Corneille, Appel, Joseph Noiret, la déclaration rédigée par Dotremont et intitulée « La cause était entendue », considérée comme l’acte fondateur de CoBrA. La réunion eut lieu dans l’arrière-salle du café-hôtel Notre-Dame, à l’angle de la rue Saint-Jacques et du quai Saint-Michel. Le groupe, qui fut rejoint par bien d’autres artistes danois, belges (dont Alechinsky) et néerlandais, devait se disperser en 1951. Mouvement de révolte, « il se fonde sur un primitivisme lié à un répertoire de formes représentatif d’un fonds humain universel, d’où les références folkloriques, les mythes nationaux, traduits dans un langage plastique populaire faisant écho aux dessins d’enfants » (galerie Applicat-Prazan).
L’une des autres grandes contributions de Jorn naît de sa collaboration avec Guy Debord, avec lequel il fonde l’Internationale situationniste en 1957.
Il est surtout connu pour ses peintures, lithographies et gravures, qu’il expérimente à travers des lignes spontanées et des représentations semi-figuratives, deux aspects fondamentaux distinctifs de CoBrA. Pour Défigurations, l’une de ses plus célèbres séries, il peint sur des œuvres du XIXe siècle bon marché trouvées dans des brocantes et obscurcit les images classiques avec son style gestuel.
Membre des mouvements révolutionnaires d’avant-garde sociale, Jorn mêle écriture et images pour créer un moyen de communication populaire. À cette époque, il commence à travailler sa peinture maîtresse Stalingrad aux nombreuses couches de peinture qui décrit la fameuse bataille russe. Jorn travaille sur le tableau jusqu’à sa mort le 1er mai 1973 à Aarhus au Denmark. En son honneur, le Silkeborg Museum of Art est rebaptisé musée Jorn en 2010.
Né Pierre Juhel à Coutances (Manche), Judikaël développe très tôt une carrière artistique.
Inclassable et autodidacte, il se défnit comme un « peintre fguratif libre ». Entre expressionisme et art brut, sa peinture et sa sculpture hautes en couleurs sont très narratives.
Revendiquant son appartenance à l’esprit rebelle barbare des Vikings, son univers malicieux est peuplé de personnages allant des figures classiques de la littérature à celles de la BD.
Il aimait dessiner sur tout : moquette, carton, toile et papier le matin, au petit déjeuner, en lisant son journal ; ou modeler la résine issue de ses stocks de chirurgien-dentiste…
Collections publiques : Musée de Coutances, Musée de la tapisserie de Bayeux, Archives départementales du Calvados à Caen ; et aussi la Coopérative – Musée Cérès Franco à Montolieu (Aude).
Né à Varsovie, en Pologne, Ernest Kosmowski est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Varsovie, et rapidement reconnu dans son pays pour ses affiches et son travail de décorateur. En 1939, il est mobilisé, fait prisonnier, s’évade et gagne la France. Il se remet à peindre des natures mortes et des portraits. Il découvre Honfleur en 1943, tout en réalisant des dessins admirables de captivité et de guerre et sans cesser de faire des recherches au sujet de la lumière.
Installé à Paris après la guerre, il redécouvre à partir de 1950, grâce à un nouveau foyer et à une foi profonde, la lumière et le bonheur de vivre. Il séjourne à partir de 1960, durant la saison estivale, à Honfleur où il ouvre une galerie, « La Maison Bleue ». Ses recherches picturales s’inspirent de l’expressionnisme, du cubisme mais sa rencontre à Nice avec Pierre Bonnard fera entrer la lumière dans son œuvre. Dans les années 70, Honfleur devient son port d’attache. Ernest-Kosmowski devient le poète de l’estuaire de la Seine, de l’humidité de l’air, du monde de l’enfance (il peint alors ses petits-enfants) et de la joie de vivre.
« Cette renaissance, par l’insouciance des enfants courant sur la grève, par la gaieté de la jeunesse de retour de l’école, le cartable sur le dos, par la fraîcheur de belles jeunes femmes élégantes, discutant dans un parc en gardant les enfants ou prenant le thé, sera pour l’artiste comme lui chant, comme un hymne pictural à la vie. » (Luc Verdier)
Plusieurs expositions rétrospectives consacrées à l’œuvre d’Ernest Kosmowski ont lieu après la mort de l’artiste, à Paris (galerie des Tournelles, 1992) ou en Normandie notamment au Grenier à sel (Honfleur, 1987) et au Musée Eugène-Boudin (Honfleur, 1998) ou, plus récemment, au Musée Charles-Léandre (Condé-sur-Noireau, 2017).
Né en 1969, Christophe Lachize vit et travaille à Lyon. D’abord photographe, il devient un artiste autodidacte.
Avec une palette subtile de gris / blanc, l’artiste nous invite dans son monde secret de quiétude et d’harmonie, un voyage au travers des paysages intemporels toujours à la frontière de l’abstraction.
L’arbre présent dans chacune de ses œuvres a le « rôle délicat de trouver une place et ne doit pas interrompre le fragile équilibre installé auparavant ».
Christophe Lachize utilise un procédé d’impression sur des panneaux de bois, qu’il ponce et repeint. Ils sont par la suite polis et enduits d’une couche de cire.
1ère exposition personnelle à la Galerie Khan, Villefranche-sur-Saône (2004) suivie d’expositions régulières en France et à l’étranger. Représenté en permanence par Racont’arts (Lyon), Point Rouge Gallery (Saint-Rémy de provence) et French Art Studio (Londres).
Il est né à Falaise en 1909 à une encablure du château Guillaume-le-Conquérant.
Il a eu une prime enfance heureuse auprès de ses parents qui avaient un salon de coiffure au pied de l’église de Guibray ; une vieille famille falaisienne qui, disait-il avec le sourire, « ne pouvait remonter qu’aux Vikings ! ».
Son grand-père, Prudent, était tanneur à Falaise. En 1914, au premier coup de canon, son père, Henri, fut mobilisé. En 1916, il tombait à Verdun au champ d’honneur… Le jeune André est devenu orphelin de père, pupille de la Nation.
Dans son livre Un peintre vous parle, il dit aussi avoir dessiné et peint depuis sa plus tendre enfance : «J’illustrais les livres d’histoire et même le catéchisme, je rêvais de devenir un peintre de batailles… Mais, je n’ai jamais fait de dessins d’enfant, mes bonshommes ont toujours ressemblé à des vrais ».
Sa mère s’est remariée, la vie a continué… autrement.… André Lemaître a été reçu à l’École Normale et il est devenu maître d’école à Billy, un charmant petit village de la plaine de Caen, « un paradis, a-t-il écrit, la nature dans toute sa gloire, dans toute sa force, dans toute sa poésie ».
À l’âge mûr, il a démissionné de son poste d’instituteur pour ne plus se consacrer qu’à la peinture. Il s’est alors fixé à Cesny-aux-Vignes, à la limite de la plaine de Caen et du Pays d’Auge, dans une maison deux fois centenaire où il a installé son atelier. Il y a vécu et peint pendant près de 40 ans.
André Lemaître a été présenté dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Il est aussi très présent dans les collections publiques normandes. La municipalité de Falaise (Musée André Lemaitre) est propriétaire de 150 œuvres environ ; le Conseil Départemental du Calvados détient une centaine de tableaux, des aquarelles et des dessins. Collections publiques de musées français et étrangers.
II vit et travaille au Mans (Sarthe). Professeur d’économie, pêcheur invétéré (une passion partagée avec son père depuis l’enfance), collectionneur d’art africain et lecteur de Pascal Quignard, sa démarche d’artiste-peintre s’ancre dans une fascination émerveillée face au spectacle de la Nature, au premier chef celle des bords de rivières, fut-elle aujourd’hui malmenée et abîmée. L’art d’Erick Leprince est l’expression à la fois d’une immersion sensuelle et d’un travail réflexif face aux formes offertes à son regard intense de « guetteur » : arbres, plantes, fleurs, poissons, oiseaux…
Sur des fonds abstraits d’une grande subtilité, voire d’une ineffable douceur, surgissent — à l’acrylique, à l’encre maniées au pinceau, à la plume ou par photo-peinture — des silhouettes figuratives, nerveuses, gestuelles, puissantes et colorées, mais aussi « usées, rugueuses, écorchées », comme des traces arrachées au monde des souvenirs, d’une beauté étrange : des « reliefs de temps », dit-il.
Les « Arbres-Guetteurs » sont ses tableaux les plus récents. « Sur les rivages mystérieux de ces mondes où l’improbable devient la vie », les chênes chatoyants d’Erick Leprince attestent d’une force, celle d’une terre vivante (entre autres face aux menaces industrielles ou climatiques), sans rien dissimuler de leur éphémère fragilité. Ces arbres aux racines flottantes « où le présent et le passé s’interrogent, nous affirment — selon les mots du peintre — que nous sommes à naître ».
Les « Ciguës » plongent le spectateur dans un univers aussi symbolique, mais plus chargé de noirceur. Souvent sur des toiles d’assez vastes formats, parfois en diptyques ou triptyques, Erick Leprince nous donne à contempler sa vision onirique et ondoyante d’une plante des rivages connue pour être un poison mortel (dans l’Antiquité la vox populi y condamna Socrate, ce chercheur de vérité), mais à laquelle il restitue toute la magnificence de son apparaître : une dualité qu’il a nommée, à la Collégiale du Mans, « la sombre beauté du monde ».
Les « Ouvertures », enfin, remontent aux prémices du travail du peintre, il y a plus de vingt ans, avec des petits formats sur papier. A travers les silhouettes plus ou moins indécises de portes ou de fenêtres « qui nous disent que le passage existe », Erick Leprince explore déjà en virtuose la problématique du dedans/dehors, cette affaire de mouvement et de flux, créant des effets de textures colorées, des plis, des reliefs, à partir d’inspirations souvent puisées aux sources des grands poètes du XXe siècle.
Erick Leprince nous invite ainsi à défier l’espace et le temps. « Expérimentons, s’exclame-t-il encore, la surface peinte comme zone franche, comme lieu de vraie liberté. »
Expositions
Au milieu des années 1990, Erick Leprince débute la présentation de son travail d’artiste en galerie (galerie « Algorithme », Palaiseau ; galerie « Figures », Paris ; galerie « Klein », Sceaux ; galerie « Le Rayon vert », Nantes, et, à partir de 1999, il est invité à participer régulièrement au festival « Pulsart » (Le Mans).
Une décennie plus tard, les expositions individuelles vont alors commencer à se succéder : « Maison des écrivains », Paris, 2007-2008 ; galerie « A vous de voir », Saint-Mathurin, 2009 ; Carré Plantagenet – « Présences », Le Mans, 2010 ; « Starter galerie », Neuilly-sur-Seine, 2012-2013 ; « La Petite galerie », Honfleur, 2014 ; « Altexa », Le Mans, 2016 ; « Le Jardin de verre », Cholet, 2016 ; galerie « Raucheld », Paris, 2018 ; « Espace André Malraux », Le Pecq, 2018 ; galerie « Les Remparts », Le Mans (2019) ; galerie « La Ville d’Ys », Audierne, 2010 ; « Collégiale Saint-Pierre », Le Mans, 2020.… Il figure, au printemps 2022, dans les collections du Fond International d’Art Actuel (FIAA), Le Mans.
Erick Leprince est aussi représenté en permanence par plusieurs galeries en Bretagne.
René LEROY est un peintre né à Fécamp, proche de Michel King (peintre de la Marine, graveur et lithographe français) et surtout de Jef Friboulet. Il est l’auteur d’une œuvre héritière de ces influences mais néanmoins bien personnelle par leur expressionnisme aux couleurs tranchées et aux traits vigoureux, où se mêlent portraits, scènes de genre (musiciens lors de concerts, en particulier), marines ou encore natures mortes.
Médaille d’argent de la Ville de Paris (1981), et Médaille d’argent du Salon de Vanves (1982).
Né à Barcelone. Sa mère meurt quand il a 12 ans, il travaille dans une fonderie à 15 ans. Son père, photographe, guide ses premiers pas artistiques tandis qu’il suit des cours du soir à l’Académie de peinture de sa ville natale.
1952 : il décide de se consacrer à la peinture et, parmi d’autres artistes d’avant-garde, rencontre Tapiès. Une bourse de l’Institut Français (1956) lui permet de venir à Paris.
Avec Benrath et les « nuagistes », il participe à plusieurs expositions en France et à l’étranger. 1 ère exposition parisienne personnelle à la galerie Breteau (1959). Séjour à New York (1970-72), où le critique Clement Greenberg s’intéresse à lui.
A son retour, il s’impose comme « le maître d’un espace pictural de méditation, de mystère et de poésie. » (Elisée Trenc)
Rétrospectives en Espagne (Palacio Velasquez, Madrid, 1979 ; Sala Gaspar, Barcelone, 1988) et en France (Abbaye de Beaulieu en Rouergue, 1988 ; Palais des rois de Majorque, Perpignan, 1999). Collections publiques : Espagne, France et Belgique.
Né au Mans. Après la fin de ses études secondaires, il décide de partir voyager en Australie où il reste deux ans et s’émerveille devant la nature de ce pays-continent.
Autodidacte, il acquiert en juillet 2011 son premier appareil photo, un Fuji, qu’il partage avec un ami. L’année suivante, il rencontre au cœur du désert australien Michel Templon, photographe professionnel freelance qui l’encourage à persévérer dans la photographie.
En octobre 2012, il quitte l’Australie pour continuer son voyage en Asie du Sud-Est. Il acquiert son premier Nikon. L’émerveillement continue, la passion pour la photographie aussi. De 2013 à 2019, il vit dans des villes très dynamiques comme Barcelone, Osaka, Kyoto, Auckland. Les scènes de rue, de vie attirent son regard.
En mars 2020, retour au sources dans la Sarthe, à Avoise ; il découvre les joies du monde rural et le luxe du temps.
Octobre 2020 – juillet 2021: il s’installe en Bretagne (Côtes d’Armor), à nouveau enthousiasmé par la beauté qui s’offre à ses yeux. Il apprend de nouvelles techniques de photographie (Intentional Camera Movement, photographie argentique). Il commence à exposer, premier artiste en résidence à la Galerie du Chemin dans le cadre de son atelier « l’Œil de Léo », puis à la Galerie L’Onde (Courseulles-sur-Mer).
Il est désormais invité à exposer dans plusieurs lieux en Pays de la Loire et doit prochainement aller se perfectionner au Canada.
Native du Berry. Etudes d’arts plastiques à l’Université Paris VIII Vincennes et professeur près de Lyon.
Puis, s’installe à Barjac (Gard) : débuts en sculpture en 1979, par taille directe de différentes natures de pierre : corps archaïques, formes massives et lourdes, femmes monumentales…
1983 : 1ère exposition personnelle galerie Weber (Genève).
1985 : travail de la pierre de Tavel à l’atelier Nicoli (Carrare, Italie).
1988 : 1er prix de sculpture, Biennale méditerranéenne (Nice).
1993 : rencontre Anselm Kiefer, qui lui commande une œuvre pour sa résidence ; tandis que s’élabore un travail de transfiguration minérale et d‘exploration du temps en sculpture salué dès 1998 par le critique Gilbert Lascault.
Depuis lors, nombreuses expositions en France. En 2021, elle a présenté sa récente série d’« Archives » au Corridor (Arles).
Née à Bayeux, diplômée de l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, elle exerce d’abord comme graphiste et illustratrice.
Elle devient ensuite professeur d’arts plastiques à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale ; elle est aussi, depuis 2012, créatrice et responsable artistique de la Galerie L’Onde (Courseulles-sur-Mer) en Normandie.
Fortement inspirée par la présence de la mer avec laquelle est poursuit un dialogue constant, son œuvre se déploie depuis 1990 autour de thèmes évocateurs de ses différents univers : Façades, Fenêtres, Solitudes, Totems, Horizons, Galets, Embruns (qui a fait l’objet d’un livre paru en 2008), Strates, Miroirs-Mémoire, Eaux sombres, Vigies, Instants fugaces, Eternité, etc.
Ils témoignent toujours d’une quête intérieure autant que plastique et sont réalisés à travers une grande diversité de techniques (peinture à l’aquarelle ou à l’acrylique, photographie, dessin à la pierre noire, aquatinte…).
Né dans l’Oise, ses parents vont s’installer en Belgique où il se forme à la peinture à l’Académie royale des beaux-arts (1907-1912).
Puis, à Paris il s’inscrit à l’École nationale des Beaux-Arts jusqu’en
avril 1914. Ayant échappé de peu à la mort pendant la Première Guerre mondiale , son œuvre pourra dès lors être interprétée comme un questionnement sans concession de la barbarie humaine.
Surréaliste célèbre pour ses « dessins automatiques » et ses « tableaux de sable », il est marqué par « l’esprit de métamorphose » et « l’invention mythique ».
Il s’exile à New York , avec sa femme juive, pendant la Seconde Guerre mondiale , où ses tableaux serviront de références aux peintres Jackson Pollock et Arshile Gorky , fondateurs de l’expressionnisme abstrait .
En 1965, André Malraux lui confie la décoration du plafond du théâtre de l’Odéon et différentes rétrospectives sont organisées : Académie des arts de Berlin (1964), Stedelijk Museum d’Amsterdam (1965), Musée national d’Art moderne de Paris. Plus de 90 œuvres sont conservées au Centre Georges-Pompidou ; il figure aussi dans les collections de la Tate Gallery de Londres,, du Museum of Modern Art de New York, etc.
Elle réside et travaille dans l’Oise. Peintre et graveur.
Diplômée de l’Ecole Duperré et de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure (Cachan), professeur agrégée d’arts plastiques, inspectrice générale de l’Education nationale et conseiller « design » de Jack Lang (2000-2002).
Lauréate de la Fondation de la vocation en 1960. Première expositions personnelle en 1970 à Paris (galerie Ann Léonore) suivies de nombreuses autres en France et, depuis vingt ans, aussi à l’étranger (Italie, Belgique, Allemagne).
Auteur de « Gels », avec le philosophe Michel Serres.
Admiratrice de Gérard Titus-Carmel, et de Marguerité Yourcenar à laquelle fait allusion son « œuvre au noir ».
Né à Paris, il est diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts.
Il exerce alors le métier d’architecte d’intérieur tout en commençant à peindre dans un but purement personnel.
Sa vocation de sculpteur se révèle plus tardivement, au début des années 2000, lorsqu’il vient s’installer à Malicorne-sur-Sarthe et peut disposer enfin d’un atelier suffisamment vaste.
Il s’exerce alors à la poterie contemporaine et au travail sur bois frotté, puis diversifie ses matériaux et ses techniques de taille. Ses sculptures, sobres mais évocatrices et puissantes, dont les thèmes puisent dans la mythologie grecque suivant la tradition de cet art, ont été exposées dans plusieurs lieux à Malicorne-sur-Sarthe et à Paris.
Laurent NOEL est né à La Flèche. Installé en Anjou depuis environ 40 ans, il vit et travaille à Saint-Mathurin-sur-Loire (49). Enseigne le dessin et la peinture dans son atelier d’Angers.
Reçu aux Beaux-arts d’Angers en 1979, suit les cours durant trois mois et démissionne. Mène depuis toujours un parcours indépendant. Débute par de nombreuses expositions de groupe (Paris, Niort, Nantes, Poitiers, Angers, Bruxelles, Le Mans, etc.).
En 1989, rencontre le peintre Ye Xin, qui l’initie à la peinture traditionnelle chinoise. Son travail évolue alors vers une mixité entre techniques orientales et occidentales. Constamment en recherche de procédés qui pourraient servir ses thèmes, il travaille également la gravure sur métal et l’associe à sa peinture. Des textes entrent également dans le tableau sous la forme d’une calligraphie personnelle.
1990-2005 : le travail, désormais sériel, repose sur un fil tendu entre peinture et écriture. Publication de deux essais et d’articles sur son blog. Nombreuses expositions personnelles thématiques.
2006-2007 : expositions à Rennes (Galerie un autre regard), Paris (La Rotonde), Angers, Poitiers et Nantes.
De 2008-2010 : consacre une série aux correspondances de son travail avec l’œuvre de Francis Ponge : 3 expositions à Rennes (Galerie Un autre regard), Angers (Grange Dîmière) et Villevêque (Galerie 377).
2010-2016 : d’un profond bouleversement personnel naissent les séries Faits et gestes, Non-lieux et Signes particuliers. Un ensemble de 80 œuvres est présenté au centre d’Art contemporain de Trélazé (49).
2017-2024 : les recherches sur les cycles communs de la nature et du peintre, la mémoire et la trace, se développent et nourrissent les deux dernières séries : Jonchées et Jusantes. Cette dernière a fait l’objet d’une importante exposition monographique en 2022 au centre d’Art contemporain de Trélazé (49), avec plus de 150 œuvres présentées. Série également montrée en 2023 à Tours (37), Erquy(22), Le Pecq (78), en 2024 à Angers (49), St Avertin (37), Mâcon (71), en 2025 à L’Archipel de Fouesnant (29), en 2026 à l’abbaye de Trizay (17), au centre Monet-Rollinat à Fresselines
2024 : publications du recueil poétique Mare fecit aux Éditions Alcyone et de L’atelier des Jusantes aux Éditions Esdée
Contributions à la revue Spered Gouez (Editions Sauvages) et à la revue La Forge (Editions Corlevour)
Née dans le Val d’Oise, elle vit aujourd’hui à Auvers-sur-Oise. De la grande maison familiale, Sophie Patry garde le souvenir d’ « une agitation incessante dont, craintive et réservée, elle se tenait à l’écart ». Intéressée très jeune par les films, le fantastique, la psychologie des personnages, le rôle de la lumière dans les décors, elle étudie le cinéma à l’Université Paris VIII.
Sa passion de la photographie naît en 2010 : « On m’a mis dans les mains un appareil photo, en cadeau. Depuis je n’ai jamais cessé de faire des images » confie-t-elle encore à Elisabeth Picot-Leroy. Et, par son recours systématique au mouvement intentionnel, elle va rapidement dessiner/peindre avec l’objectif de son appareil pour parvenir « à singulariser ses images, à leur insuffler une âme » selon les mots de Ludovic Duhamel, à révéler leur vibrante subjectivité. S’arrachant, par un flou animé, de la surface du visible, elle va en sonder les mystères jusqu’aux tréfonds de l’invisible.
Sophie Patry expose depuis 2014. Son œuvre photographique, qui participe de l’art fantastique et nous entraîne au cœur des songes, est d’une puissante force expressive. L’inquiétante étrangeté (« Das unheimliche ») de ses autoportraits, paysages ou silhouettes s’enracine au plus profond de sa mémoire d’enfance, mais n ‘est pas non plus sans évocations ou réminiscences picturales (Yan D’argent, Turner, Friedrich) ou cinématographiques (Murnau, Fritz Lang).
En 2019, l’artiste est lauréate du Concours « Le Géant des Beaux-Arts » où une photographie de sa série « People » est primée. Cela l’amène à exposer à « Art Capital », au Grand Palais à Paris. En 2020, elle a exposé aux États-Unis, au « Florida Museum of Photographic Art », à Tampa en Floride. Elle est désormais représentée en permanence par les galeries Picot-Le Roy (Paris), Murmure (Colmar), La Chambre Claire (Douarnenez) et la Fondation de L’Ermitage (Garches).
Née à Lyon, Claude Pellier est peintre et graveur, elle vit et travaille à Nice.
Sa première exposition personnelle, qui a lieu à la galerie d’Argens à Strasbourg en 1968, est suivie de nombreuses autres dans le Midi de la France, en Suisse et en Italie ; elle participe aussi à des expositions collectives notamment en Pologne et au Japon.
Prix Amnesty International en 1977.
Recourant à des techniques mixtes, son travail poétique et allégorique sur les couleurs fait appel à ce que Kandinsky nommait « la nécessité intérieure » du peintre et s’inspire de sources allant de symboles universels figés dans l’éternité à l’expressionnisme abstrait des années 50.
Dernière exposition monographique en 2014 à la galerie strasbourgeoise No Smoking.
Née au Mans, Annie Pelzak, qui a exercé le métier d’infirmière spécialisée en psychiatrie, développe depuis les années 1990 une activité d’artiste plasticienne qu’elle a partagé, au sein d’institutions, avec des personnes en souffrance.
Formée aux techniques picturales avec Yves Molteni (Coulaines, 1996), elle a participé aux ateliers de l’ Art cru » animés selon la méthode Stern par Guy Lafargue (Bordeaux) puis aux congrès de la Société française de psychopathologie de l’expression et d’art-thérapie (Abbaye de l’Epau). Annie Pelzak a créé un atelier de thérapie à médiation en arts plastiques (CHS, Allonnes).
Annie Pelzak a présenté ses tableaux lors d’expositions personnelles (Galerie L’Onde, Courseulles-sur-Mer, 2015) ou en binôme (Salle Brasdor, Avoise, 2018) et collectives (Salon de peinture de l’ASL de Bénouville, 2014 ; Salon des arts plastiques du Mans, 2014, 2016 ; Salon des arts plastiques saboliens, Sablé-sur-Sarthe et Hôpital du Bailleul, 2018, 2019).
Ses peintures font appel, sur des supports variés, à des techniques mixtes qui mettent en jeu l’aspect primordial de la matière, dans un geste figuratif au service d’une vision intime ou onirique. Depuis 2017, elle est venue vivre et peindre à Avoise ; Annie Pelzak est cofondatrice de la Galerie du chemin au Port-de-Juigné (Sarthe).
Peintre, graveur et sculpteur. Né à Paris, il est d’abord tourneur dans l’industrie mécanique de précision.
Il découvre la peinture au Louvre et est encouragé par le galeriste Jean Fournier. Après des sculptures à base de matériaux industriels, il réalise des suites d’empreintes ou d’assemblages sur toile libre et se rapproche du groupe Supports-Surfaces (1969-1974). Il développe alors un art géométrique abstrait ; il revient par la suite à la figuration (avec l’« année de l’Inde », 1987) et s’oriente vers des toiles monumentales.
Il est considéré comme l’un des peintres français majeurs de son temps. Nombreuses rétrospectives muséales, dont un triple hommage en 2010 (musées d’Angers, Tourcoing et Céret).
Multiples collections muséales à Paris (Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Centre Georges-Pompidou, Fondation Cartier…) ou en régions (Fondation Maeght…) et dans le monde entier (notamment Etats-Unis).
Peintre belge né à Tournai (Wallonie).
Issu d’une lignée d’artistes, il s’initie à l’Académie de sa ville natale de 1946 à 1951 au dessin sous la direction de son père et à la peinture décorative avec Victor Noël. Puis, à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, il suit l’enseignement du surréaliste Paul Delvaux. Il devient à son tour un « calqueur de rêves » dont l’imaginaire lui dicte la vision d’un monde hors du temps.
Expositions en Belgique, en France, aux Etats-Unis, en Russie, au Japon (prix Toyogafu de la Ville d’Osaka).
Amoureux de son terroir, il s’exerce aussi à la restauration de peintures et de monuments historiques tout étant, de 1976 à 1992, professeur à l’Académie de sa ville natale. Collections publiques en Belgique.
« Je voudrais dire ceci, et c’est la seule chose qui compte à mes yeux : c’est la toile que je suis en train de peindre qui me dicte tout. »
Fragments d’une conversation avec l’artiste, in catalogue de la Galerie 2016, Neuchâtel (Suisse), 1988
Né à Bologne le 14 juillet 1922. De 1943 à 1949, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville, il s’inscrit à la Faculté d’architecture de Venise et de Florence et suit les cours de peinture de Giorgio Morandi et Guido Guidi à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne.
En 1950, il séjourne à Paris et, en 1954, est invité par Franco Arcangeli à exposer à la Galerie La Bussola à Turin. En 1955, sa première exposition personnelle se tient au Circolo della Cultura de Bologne. À partir de 1958, il expose aussi à Milan (Galleria del Milione), à Londres (Galerie Matthisen) et à Munich (Klihm Gallery).
En 1960, Bruno Pulga s’installe à Paris où il rencontre Hans Hartung, Anna-Eva Bergman, Zoran Mušič, Ida Barbarigo, Edouard Pignon… La poétique particulière de Pulga se met en place, abordant l’abstraction en conservant toujours des évocations du monde réel et naturel parfois aux réminiscences des Appenins (Paysages,, Falaises, Cascades, Iles), notamment en investissant l’espace vierge du tableau de coulures ou brisures chromatiques. Une peinture minimaliste souvent chargée de tons bruns ou gris, mais aussi gestuelle, qui fait parfois écho à celles de ses contemporains Martin Barré ou Olivier Debré.
Prix de la gravure à la Biennale de graphisme de Venise (1963), il participe à l’exposition « Vingt ans de peinture italienne » à la Galerie Lorenzelli (Bergame, 1966) qui lui sera dès lors toujours fidèle. A la même époque, il est invité à une exposition collective à Marseille (Galerie Garibaldi) dont il est le benjamin aux côtés notamment de Braque, Derain, Fautrier, Matisse, Mušič, Picasso et Rouault. Sa mère meurt en 1970. En 1971, il est à la Biennale de São-Paulo au Brésil.
L’art de Bruno Pulga évolue vers un traitement de l’énergie propre à la matière picturale ; il suggère, dans une « haute pâte » nerveuse aux couleurs symphoniques, des visions fantasmatiques de la figure humaine (Têtes), un thème qu’il avait déjà abordé au milieu des années 50 dans un style informel plus proche de Jean Fautrier. Puis, au milieu des années 70, ses visages vont se métamorphoser peu à peu en de nouveaux paysages, pour aboutir à des foisonnements végétaux sans fin (Entrelacs). Parallèlement à la peinture, il se consacre aussi plus particulièrement à cette époque à la lithographie, par exemple en illustrant Il Trionfo della morte du poète Jean Lescure.
Il expose régulièrement en Italie (Biennale de Venise, 1978 ; Pavillon d’art contemporain de Ferrare, 1983 ; Quadriennale de Rome, 1986) et à Paris (Salons de Mai, Galeries Fachetti, Martin Malburet et Ariel) jusqu’en 1989. Dans sa dernière période, Bruno Pulga, dont la liberté du geste (mais non la structure compositionnelle) pourrait alors être rapprochée de celle de l’américain Jackson Pollock, mène sa peinture aux dominantes jaune et vert, désormais éclatante de lumière, aux confins d’une immersion spirituelle dans le monde végétal (Strates de la mémoire, Luce-Natura, Explosions).
Bruno Pulga est décédé des suites d’une longue maladie à Bologne le 24 janvier 1993.
Rétrospectives : Musée d’art moderne de la Ville de Paris (1972) ; Fondazione Querini Stampalia, Venise (1975), Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich (1982) ; Museo d’Arte Moderna, Ferrare (1983) ; Fondazione Del Monte, Bologne (2009) ; Galerie du Chemin, Sarthe (2022).
Collections publiques : Fond National d’Art Contemporain (France), Beyerische Staatsgemäldesammlungen (Munich), Kunsthalle (Nuremberg), Musées d’art moderne d’Italie (Ancône, Bologne, La Spezia, Milan, Spolète).
Né à Rouen, le photographe Georges Quemener a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Naples avant de venir s’installer en 2020, avec l’artiste-peintre Rocío Gomez-Mazuecos, à Fresnay-sur-Sarthe.
Il réalise ses prises de vue à la chambre photographique (format 12,5 x 10 cm) en noir et blanc. Puis, selon un processus spécifique, Georges Leduc Quemener procède à la « destruction » (et ce « non sans plaisir », dit-il) de ses négatifs argentiques qu’il grave ou gratte, aidé par leur immersion dans différentes chimies qui font exploser la gélatine par endroits. Comme l’a relevé la critique d’art Yanitza Djuric, « le marquage utilisé ici présente quelques analogies avec celui de la gravure à la pointe sèche ». Les négatifs « détruits » sont alors tirés soit par contact (pour les petits formats), soit à l’aide d’un agrandisseur (pour les formats 50 x 60 cm) selon les techniques traditionnelles de la photographie argentique.
Ses photographies, notamment celles prises à Naples, méditent sur un passé : celui de la photographie telle qu’elle a été pratiquée avant l’ère du numérique, dont la « valeur de vérité » reposait sur l’intégrité de supports physiques. Georges Leduc Quemener conduit une réflexion paradoxale sur la vérité perdue de l’Image (qui, aujourd’hui exhibée, nous vend produits ou information).
Ses photographies produisent, aussi, sur le regardeur une émotion esthétique puissante : la force expressive et poétique de ces « images » retravaillées est bien réelle. Il sourd de celles-ci une beauté « bizarre », comme un basculement où la vie et la mort ayant peuplés ces lieux napolitains semblent resurgir de très loin. Persistance de la mémoire : la formule est de Dali. Il y a chez Georges Leduc Quemener « une équation parfaite entre l’image révélée et celle effacée pour un aboutissement aussi complexe que singulier : l’image persistante qui convoque à la fois l’imaginaire du photographe et son souvenir rétinien autonome », ainsi que l’écrit toujours Yanitza Djuric. Une initiation au mystère de l’avoir-été, la photographie même.
Georges Leduc Quemener a présenté pour la première fois ses photographies en 2022 à la galerie Arnaud Lefebvre, à Paris.
Peintre, céramiste, puis auteur de collages abstraits réalisés « à temps perdu » et qu’il ne montrait, le plus souvent furtivement, qu’à ses amis.
Il dirigea pendant plus de vingt ans, de 1953 à 1975, la galerie La Roue dans le 6e arrondissement de Paris, qui fut un lieu essentiel d’émergence et de reconnaissance de la création artistique de cette période grâce à ses choix aussi libres et exigeants que prometteurs (Pierre Alechinsky, Martin Barré, Corneille, Max Ernst, Jean Fautrier, Hans Hartung, André Marfaing, Henri Michaux, Serge Poliakoff, Elena Viera da Silva, Wols….).
« Son matériel, réduit à quelques plaques de carton, des ciseaux, de la colle, des papiers de différentes textures et de couleurs douces, pouvait être rangé en quelques secondes, quand entrait un visiteur, dans le grand tiroir de sa vaste table en chêne qui lui servait de bureau, au fond de la galerie. » (Nicole Esterolle)
Un hommage exceptionnel à cet « artiste clandestin » et galeriste réputé discret, attentif et courtois, s’est tenu à la galerie Convergences à Paris en 2018.
Né à Menton, peintre, dessinateur et graveur. Ecole des arts décoratifs de Nice (prix Ziem, 1947), puis fréquente l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (atelier Goerg) où il s’intéresse
surtout aux techniques de l’estampe.
Pensionnaire de la Casa Velasquez (1956-57). Il vient s’installer dans le quartier de Montparnasse à Paris en 1964, où il a gravé près de deux mille plaques.
Plutôt naturaliste dans ses peintures (paysages balnéaires), son œuvre gravé laisse s’exprimer un mystère, une fantaisie et une liberté qui puisent aux sources de Picasso (récurrence de l’Arlequin) et surtout des Surréalistes.
Collections publiques : 200 dessins à la Bibliothèque nationale de France.
Dessinateur et plasticien. Après avoir suivi pendant deux ans des cours à l’école des Beaux-Arts du Mans, il s’oriente finalement vers des études littéraires et devient professeur. Parallèlement à sa vie professionnelle, il amasse « gribouillis et griffonnages ».
Durant plus d’une vingtaine d’années, il « cache » sa production jusqu’à sa première exposition dans une église, à Dureil (Sarthe) en 2012.
Il découvre un peu « par hasard » un format qui le séduit par son univers de contraintes créatrices, le rectangle 16 x 6 cm, devenu pour lui fétiche et toujours utilisé aujourd’hui. Depuis, sa démarche artistique où l’autobiographie tient une place prépondérante n’a cessé de s’approfondir, en dépit d’une vie ballottée par des aléas de santé récurrents.
A partir de l’impulsion initiale du geste sur la feuille, Eric Saveau dessine au stylo Bic ou au feutre fin, colorie ou blanchit, découpe et assemble pour construire des séries, notamment de « graffitis oniriques », dont la liberté singulière est parfois teintée de réminiscences des premiers abstraits ou des surréalistes, mais qui s’inscrivent avant tout dans le sillage de la Figuration narrative.
Il fait aussi de la sculpture sur bois, des constructions avec des matériaux mélangés voire du plastique fondu.
Eric Saveau a participé à des salons (Prix Constant Guilmault des Arts plastiques saboliens, 2014) et a été invité en 2017 à une vaste présentation de son travail à l’Herberie de Coulaines (Sarthe).
SCOB est né à Reims. Il intègre les Arts Décoratifs de Paris en 1990. En 1992, SCOB est sélectionné pour intégrer la Villa Médicis, à Rome, pour un an de résidence. Il s’adonne pleinement à la pein-ture le temps de cette année créative et particulièrement enrichissante puis revient ensuite à Paris finir Les Arts Déco.
Il part ensuite plusieurs mois à Sarajevo sur un coup de tête avec une réelle envie d’en découdre, en tant que photographe, pour couvrir les conflits pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine. A son retour, une parenthèse plus calme s’ouvre à la naissance de ses enfants, et pour la stabilité et le bien-être de sa vie de famille, il décide d’investir pleinement sa carrière de directeur artistique dans la presse, avant de fonder sa propre agence de publicité. Tout en continuant à dessiner de manière personnelle. Pendant 15 ans, sa peinture est rangée dans un coin bien caché. En 2014, à l’aune d’une séparation, SCOB recommence alors à envisager de peindre.
Graphiste indépendant le jour, il enchaîne les rencontres explosives la nuit, dans les cafés, entouré de marginaux ou d’écrivains. Une folle période de 5 ans démarre, pendant laquelle il ressort du placard ses toiles et ses fusains et se remet à créer sans plus s’arrêter. Alors qu’il vient de fêter ses 49 ans, en plein confinement, le cœur de SCOB s’arrête de battre pendant plus de 30 minutes. Miraculé, cet accident, qui aurait dû lui être fatal, change sa vie :
« Pendant mon arrêt, j’ai ressenti une inspiration sans limite, des couleurs éclatantes, un élan créatif. Si je suis revenu, c’est pour peindre. »
Mis en scène pour sa première exposition en solo dans le magnifique écrin de la Mairie du 8e à Paris, après avoir été notamment invité à exposer à New York, d’autres expositions à l’international sont à venir en 24/25.
« Je déjeune toujours d’air,
De roc, de charbons, de fer. »
Arthur Rimbaud, « Faim », Délire II, Une saison en Enfer.
Kristine Tissier naît à Segré dans le Maine-Loire. Diplômée des Beaux-Arts (atelier Gimmont-Janniot) et des Arts Décoratifs de Paris après s’y être inscrite en 1947, l’artiste ne se revendique d’aucun mouvement ou courant de pensée. Néanmoins admiratrice de Jean Fautrier et de Zao Wou-Ki, Kristine Tissier passe peu à peu d’une peinture stylisée à l’extrême, à une abstraction « paysagiste » à la lisière de la figuration.
Une première exposition en 1951 à la Galerie des Capucines, à Paris, est suivie de collaborations avec des metteurs en scène (Théâtre du Vieux-Colombier) et de célèbres couturiers (Jeanne Lanvin, Chistian Dior, Guy Laroche, entre autres) ; Kristine Tissier est aussi accueillie au milieu des années 60 pour exposer ses dessins en Suisse et au Japon.
Sa recherche picturale s’oriente vers la variations et les effets de matière brute, où la sculpture n’est pas très loin. Un mélange d’enduits et de sables, dont la composition exacte demeure secrète, lui permet de texturer et structurer sa peinture tout en conférant à ses toiles une remarquable solidité. Force et délicatesse se rejoignent dans une intense poétique de la matière, où se devinent des allusions pariétales, rocheuses mais aussi océaniques… Kristine Tissier appose, gratte, sculpte des contrées vierges, valonne ainsi d’immenses espaces baignées de lumière.
De nombreuses expositions jalonnent sa carrière artistique : des galeries parisiennes comme la galerie Hoche ou celles de Suzanne de Conynck et d’Iris Clert dans les années 1970, en passant par les galeries Francine Fontaine, Bénézit, Jeanne Castel ou Larock-Granoff, jusqu’à à celle de Mireille Batut d’Haussy en 2001, ainsi qu’en Espagne (galerie Séquier, Madrid) où elle a vécu quelque temps ; elle est aussi une habituée des Salons (Art Sacré, Mai, Comparaisons, Grands et Jeunes d’Aujourd’hui).
Dans les années 1970, une vaste exposition est organisé par la Délégation de l’action culturelle pour mettre en lumière les artistes logés sous la houlette de la Mairie de Paris. Kristine Tissier fait ainsi parti du groupe des « 12 de la rue de la Procession » et exposera notamment aux côtés de Peter Klasen ; plus tard, elle est invitée à exposer à l’UNESCO (« Entre murs et ciels », 1989).
A partir du milieu des années 1990, Kristine Tissier reçoit la reconnaissance des institutions culturelles françaises et étrangères. Les Musées du Donjon de Chaumont (1995), de l’Ardenne « Arthur-Rimbaud » à Charleville (1996), la Tour de liberté à Saint-Dié-des-Vosges (2000) et « Pierre-Nöel » de Niort (2001), les Centres culturels de Corée du Sud (1996) ou d’Egypte (2004) à Paris voient leur cimaises recouvertes de ses toiles.
Collections publiques : Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Fond national d’art contemporain, Ambassades de France (Espagne, Pologne, Brésil)
Né à Zoeterwoude, près de Leyde, Bram Van Velde est un peintre et lithographe néerlandais.
Très jeune abandonné par son père, Van Velde connaît dans son enfance une misère terrible qui le marquera profondément. Très tôt initié à la peinture, il travaille dans une firme de peinture de décoration, tout en étudiant la peinture ancienne au Mauritshuis de La Haye. Il reçoit le soutien de la famille de collectionneurs Kramers, pour laquelle il travaille, et qui lui permet de voyager en Europe pour approfondir ses connaissances de la peinture. En 1922 il se rend à Munich ; la rencontre des peintres expressionnistes près de Brême est déterminante dans son orientation vers la peinture moderne. Van Velde s’installe ensuite à Paris, où il rencontre ses premiers succès et découvre les œuvres de Matisse et Picasso, et se lie d’amitié avec Samuel Beckett.
Les années 1930 sont pour lui difficiles : installé en Espagne avec sa première épouse qui décède très jeune, Van Velde connaît la guerre civile espagnole ; de retour en France, sa qualité de citoyen néerlandais rend son séjour compliqué. C’est au terme de cette période que l’artiste trouve son réel langage plastique. Mais, éprouvé par la terreur de la guerre, Van Velde cesse toute activité picturale de 1941 à 1945. Ses expositions après-guerre se soldent par des échecs.
Ce n’est que dans les années 1960, alors qu’il s’est installé à Genève, que l’artiste connaît une certaine reconnaissance et influence une partie des artistes de l’expressionnisme abstrait. Il retrouve la galerie d’Aimé Maeght en 1973, vingt ans après en avoir été congédié, et reçoit des commandes de peintures murales. Il décède en 1981 à Grimaud, près de Saint-Tropez, à l’âge de 86 ans.