Le journal de l’oiseau

Œuvres récentes de Renée Martine CRAPPIER

« Noir ne m’ennuie pas, Noir m’illumine et m’arc en ciel »

Du samedi 25 mars au dimanche 7 mai 2023

La galerie du Chemin vous invite à venir découvrir au port de Juigné-sur-Sarthe, du samedi 25 mars au dimanche 7 mai 2023, à coté de tableaux plus anciens des années 2011-2018, les œuvres récentes accompagnées de poèmes de l’artiste sarthoise Renée Martine CRAPPIER. Un parcours d’une soixantaine d’œuvres au cœur d’un univers aussi symbolique que personnel.

Née à Meudon, vivant au Mans depuis 1977, Renée Martine Crappier a reçu très tôt les éloges de la critique pour la qualité de son dessin et la richesse de sa palette. Au tournant du siècle, après un séjour à New York où elle avait exposé ses nus féminins, l’artiste, en libérant son trait, donne naissance à un univers de formes anthropomorphes où l’oiseau va occuper une place privilégiée.

Principe tantôt féminin, tantôt masculin, mélange de liberté, séduction et force, il est Icare ou Zeus dans les séries mythologiques, Oiseau-tour foudroyé dans Mémoire vide ou Lady Bird (Musée de Brooklyn, New York, Etats-Unis). De plus en plus fantasmé, il surgit ensuite des parois des grottes du Périgord (Pierres rêvées, Carré Plantagenet, Le Mans), pour finir par naitre des modèles minéraux, pierres ou fossiles, dont elle nourrit maintenant son imaginaire (Mille et une vies plus loin, Musée de Tessé, Le Mans). 

Ses outils sont le papier, l’encre de Chine, le crayon de couleur et parfois la gouache. Son Journal de l’oiseau explore avec souplesse et véhémence un univers où les oiseaux, combatifs ou tendres, sont messagers poétiques d’une amoureuse révolte.

Au rez-de-chaussée, l’exposition de Renée Martine Crappier s’ouvre sur une « Idée d’arbres » où l’oiseau et le feuillage semblent consubstantiels et six œuvres récentes sur papier à l’encre de Chine seule, ainsi que par la présentation d’un ensemble de livres d’artiste aux titres évocateurs : « Fleur noire échevelée », « Accrochée à une étoile », « L’envol », « Enroule sa voix autour de moi », « De çi de nous » et « Les oiseaux bagarreurs ».

Puis, après un rappel d’œuvres très colorées ou particulièrement dansantes des années 2011-2018, sont présentées trois œuvres récentes du Journal de l’oiseau où l’effet de l’apport de la gouache bleue, associée au crayon de couleur, n’est pas sans évoquer la profondeur nocturne du vitrail.

« Cœur battant », encre de Chine et crayon de couleur, 2014

« Je marche sur la nuit bleue », encre de Chine et crayon de couleur, 2018

« Fuite rêvée », gouache, 2011

        L’oiseau nuit noire – Le cœur déchiré – L’oiseau bleu ciel, encre de Chine, crayon de couleur et gouache, 2022

Au 1er étage de la galerie, à côté de huit œuvres à l’encre de Chine et crayon de couleur de la série « Idée d’arbres », sont présentés un ensemble constitutif du Journal de l’oiseau proprement dit, où se côtoient des tableaux en couleurs et des noirs. Plusieurs d’entre eux évoquent le souvenir de Lady Bird, que Renée Martine Crappier avait traité jadis sous la forme d’un livre-objet de grande taille et très coloré inspiré par le choc qu’elle avait ressenti à New York, lors d’une visite au musée de Brooklyn, face une statue égyptienne représentant une danseuse à laquelle l’on a attribué ce nom. Son livre-objet figure aujourd’hui parmi les collections de ce même musée de Brooklyn, aux Etats-Unis.

Une photographie (portrait en haut de cette page) montre ici l’artiste au travail dans son atelier, face à sa collection de pierres. A partir de leur l’observation à la fois contemplative et active, elle construit le tracé au crayon des images qu’elle y perçoit, point de départ des réalisations ultérieures à l’encre de Chine et, enfin, de ses tableaux aux couleurs désormais denses et soyeuses.

« Le Journal de l’oiseau de Renée Martine Crappier dessiné d’une plume souple et véhémente, à la palette de couleurs d’une délicate et profonde vibrance, constitue un étonnant voyage au fil des jours. L’univers de Renée Martine Crappier est peuplé d’indomptables figures d’oiseaux, furieusement combatifs ou infiniment tendres… messagers d’une amoureuse révolte, que l’artiste exalte par le Verbe autant que par l’Image. Libres paroles poétiques ou tableaux muets bien que d’une subtile éloquence. » (Alain Cophignon)

« Oiseau délire Oiseau fou qui survole ma feuille Oiseau noir aux yeux étirés de drame Oiseau colombe rose Oiseau marin aux ailes déployés Oiseau rouge aux plumes rapiécées Oiseau sur une échelle triste Oiseau voleur de parfum sucré Oiseau dans le bassin à poisson sans chat Oiseau à lyre les soirs d’hiver Oimour d’aseau. »

@ Renée Martine Crappier, Entre moi et nous, 2002

Vernissage samedi 25 mars 2023